« Alexa, allume la télévision » : cette phrase semble appartenir au futur. Elle se conjugue pourtant au présent avec la Beam, la nouvelle barre de son commercialisée par Sonos. Après avoir intégré l’assistant vocal d’Amazon dans son enceinte connectée One, le constructeur spécialisé dans les solutions sonores monte d’un cran avec un produit pensé pour le salon et conçu comme une alternative aux hauts-parleurs souvent chétifs des téléviseurs.
En plus de vouloir plaire à nos oreilles, la Sonos Beam veut aussi faire parler l’utilisateur pour qu’il profite d’un écosystème évolutif ouvert (Siri via AirPlay, Alexa et Google Assistant à venir). Sa configuration est, a priori, simple comme bonjour. La Beam peut se poser comme la première pierre d’un édifice domotique, tout en se substituant à une configuration home cinema plus pointue et exigeante du côté de l’installation.
Discrète
Quand on installe un objet dans son salon, la pièce où il y a habituellement le plus de passage, on veut qu’il soit le plus beau et se fasse le plus discret possible. Dans le cas de la Beam, Sonos a opté pour la compacité, surtout si on la compare à la Playbase. Ainsi, cette barre de son de taille modeste est capable de se fondre dans différents environnements. Elle peut être installée sous un grand nombre de téléviseurs, sans risquer de masquer le bas de leur écran puisqu’elle mesure à peine sept centimètres de haut. Par ailleurs, elle est disponible dans des coloris classiques, blanc et noir.
Une barre de son s’installe puis se fait oublier, ce que fait très précisément la Beam
Le design s’inscrit dans ce constat du minimalisme : des bords arrondis, quelques boutons tactiles, quelques diodes lumineuses blanches pour habiller l’ensemble et le tour est joué. Si la Beam ne fera pas dire « wahou » à vos invités, personne ne vous dira qu’un élément disgracieux a pris place sur votre meuble depuis la dernière visite. Les adeptes des produits plus tape-à-l’oeil passeront leur chemin, ou seront éventuellement conquis par la qualité de finition et la solidité apparente de l’objet. Le propre d’une barre de son est précisément de se faire oublier après avoir été installée — ce que parvient très bien à faire la Beam.
Simple à configurer
Si la mise en route d’un home cinema 5.1 — au minimum — peut s’avérer longue et fastidieuse, celle de la Beam est d’une grande simplicité. Il suffit de la brancher au secteur, de la relier à son téléviseur via le port HDMI compatible ARC (ou un câble optique si le téléviseur ne l’est pas) et de se laisser guider par l’application Sonos à télécharger sur l’App Store ou le Play Store de Google. Votre smartphone et/ou votre tablette feront alors office de télécommande physique. Lors de la configuration, vous devez préciser dans quelle pièce la barre est installée et si vous souhaitez utiliser Alexa (dans ce cas, il faut un compte Amazon). L’interface, qui regroupe tous vos produits Sonos en fonction des pièces dans lesquelles ils sont nichés, est un brin austère mais on finit par s’y retrouver.
On se laisse guider par l’application Sonos
À noter que vous pouvez choisir d’améliorer votre configuration — en ajoutant des One et un caisson de basse pour passer à un vrai 5.1 (nécessairement plus onéreux). Les utilisateurs d’iOS ont aussi droit à la technologie Trueplay, un réglage qui prétend optimiser le rendu sonore en fonction de l’environnement. Dans les faits, il faut se balader quelques dizaines de secondes avec son iPhone retourné (l’écran dirigé vers le bas). Cette étape se rapproche finalement d’un outil d’autocalibrage fourni avec un amplificateur : un paradoxe pour cet objet qui tente, justement, de s’affranchir des contraintes d’un home cinéma.
Qu’à cela ne tienne, la compatibilité avec l’interface HDMI ARC change beaucoup de choses. En plus d’associer automatiquement la télécommande de la télévision à la Beam, elle permet de synchroniser le son et l’image. Traduction : vous n’aurez rien d’autre à faire et tous les appareils branchés à votre télévision profiteront des vertus de la barre sans avoir besoin d’y être reliés directement. Sur ce point, quelques biais persistent : la Beam accapare un port HDMI sans fournir aucune entrée pass through pour compenser et la technologie ARC est indispensable pour piloter la télévision avec Alexa. A priori, les modèles de ces dernières années sont compatibles.
Un rendu sonore (d)étonnant
Se rangeant derrière un rendu 3.0 (avec des basses), la Beam peut évoluer si on l’associe à deux satellites Sonos arrières (5.0) et, éventuellement, un caisson de basse (3.1 ou 5.1). Le constructeur nous a fourni deux enceintes One pour que l’on teste le 5.0. Pour 458 euros supplémentaires (soit plus que le prix de la barre seule), vous pourrez soulager la Beam et gagner un léger plus immersif, néanmoins pas assez probant pour justifier un tel surcoût. Avec un budget de 900 euros, il est possible de trouver un vrai kit 5.1 plus versatile (mais plus contraignant à installer). Le caisson de basse Sonos, lui, est facturé 799 euros. Un vrai luxe.
Il ne faut pas toujours se fier aux apparences et la Beam rappelle cette célèbre maxime dès les premières minutes où l’on s’en sert. Elle n’est certes pas la plus musicale de sa catégorie, mais elle se révèle efficace quand il s’agit de mettre en avant la bande son de ses contenus vidéos. Nourrie par quatre woofers et un tweeter, elle s’attache d’abord à sublimer les dialogues — peut-être même de façon excessive quand les acteurs possèdent une voix caverneuse. La barre assure une intelligibilité des voix, qui n’écrase pas les autres composantes du spectre sonore. Sans en faire trop, les basses se montrent suffisamment présentes et les aigus ne sont jamais étouffés. Tout juste pourra-t-on déceler un manque global de subtilité et une tendance à souffrir avec les pistes plus anciennes — la Beam ne fait pas de miracle.
Sonos a souhaité aller à l’essentiel
Dans la majorité des cas, on se surprend à ne pas trop pousser le volume (pour prendre garde à la saturation), signe que le spécimen proposé par Sonos s’avère très puissant malgré sa taille. Ne vous attendez-pas, en revanche, à un déluge d’effets surround : la barre n’essaie même pas d’en simuler et préfère plutôt occuper la scène sonore frontale. Sur ce critère, le design est concluant : horizontalement, la spatialisation produit son effet. Les hauts-parleurs de la plupart des téléviseurs peuvent continuer à dormir.
Simplicité oblige, la Beam ne vous demandera jamais de vous perdre dans la pluralité des formats sonores disponibles en 2018. Elle se contente des simples Dolby Digital et PCM Stéréo, et ne lit pas les différents dérivés du DTS — pas plus qu’elle ne cherche à les convertir. Vous n’y trouverez pas non plus les bienfaits du Atmos (avec effets 3D). Pour Sonos, l’idée est surtout d’aller à l’essentiel, comme le montre la présence de deux modes son (un inutile pour améliorer les voix, un autre pour ses programmes nocturnes) et d’un égaliseur.
Alexa dans le salon
Grâce à Alexa, la Beam nourrit l’ambition de devenir le cœur d’une maison connectée. Sur la barre, l’assistant vocal d’Amazon agit comme partout ailleurs : il répond aux mêmes questions et active les mêmes fonctionnalités. Il est tout à fait envisageable d’éteindre ses ampoules Philips Hue puis d’allumer son téléviseur sans bouger de son canapé, ni avoir à appuyer sur un bouton, mais uniquement avec la voix. Bien sur, les réfractaires à ces interfaces virtuelles peuvent choisir de désactiver les microphones et de s’en référer à l’application Sonos.
D’ailleurs, la Beam fournit l’argument idéal pour se passer d’Alexa : parfois, il arrive que l’assistant vocal se déclenche tout seul, lorsqu’il interprète un mot dont la sonorité est proche de son nom — souvent prononcé dans le contenu vidéo en cours de lecture. Cela nous est arrivé à plusieurs reprises durant nos sessions de test.
Entendre le bruit qui signale l’activation d’Alexa lors de la réduction temporaire du volume n’a rien de très appréciable en plein milieu d’un film, surtout lorsque l’assistant n’a pas été sollicité. S’agit-il d’un simple bug logiciel ? Cela reste à surveiller.
On peut conclure ce test en soulignant que la Beam prend en charge une grande quantité de sources : des plateformes musicales (Apple Music, Spotify, Deezer…) à des radios Internet, en passant par des podcasts et des livres audios. Elle est aussi la meilleure amie des appareil connectés à votre téléviseur (lecteur Blu-ray, consoles de jeu, box multimédia).
La Sonos Beam est disponible sur Amazon.
Le verdict
Sonos Beam
On a aimé
- Compacte et jolie
- Un rendu sonore qui étonne
- Ok, éteindre la télé à la voix c'est cool
On a moins aimé
- Un HDMI sur la télé en moins
- Pas de DTS
- Passage en 5.0 et en 5.1 trop cher
Sans aucun doute, la Beam de Sonos est destinée à celles et ceux qui veulent faire plaisir à leurs oreilles sans voir des câbles traîner partout. C'est la première chose à retenir de cette barre de son, plus que jamais capable de sublimer le son qu'on lui demande d'émettre.
L'intégration d'Alexa est un petit bonus non négligeable, mais l'assistant vocal d'Amazon n'est pas suffisant pour nous faire préférer la Beam à un produit concurrent auquel on ne parlerait pas. On retiendra plus volontiers sa simplicité d'installation et son design aussi discret que joli.
En revanche, un doute subsiste sur l'évolutivité de la configuration. Vendue seule, la Beam constitue un bon investissement. Mais l'ajout d'un caisson de basse et/ou deux satellites augmentent beaucoup trop la facture, surtout quand on constate les limites du système par rapport à un vrai home cinéma (il n'y pas de DTS). Le produit est à prendre comme tel.
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