Nous hésiterions à éteindre un robot si celui-ci nous demandait de ne pas le faire. Ce n’est pas seulement une scène très drôle de la série The Good Place qui le montre, mais également la conclusion à laquelle est parvenue, le 31 juillet 2018, une équipe de chercheurs dans un article publié au sein de la revue scientifique Plos One.
Ces chercheurs, dont certains sont rattachés à l’Université de Duisbourg et Essen en Allemagne, ont montré que les êtres humains seraient sensibles à la demande de robots qui refusent d’être éteints. Comme le soulignent nos confrères de The Next Web, leur expérimentation montre que nous aurions tendance à personnifier ces machines, qui prennent une place de plus en plus importante dans notre quotidien.
Un comportement réaliste à nos yeux
« En s’appuyant sur l’idée que les gens régissent aux machines comme si elles étaient réelles, éteindre un robot qui présente un comportement réaliste est une situation intéressante », notent les universitaires allemands.
Dans leur laboratoire, ils ont ainsi demandé à 85 participants d’interagir en binôme avec un robot. Lors de ces expériences, les chercheurs ont réglé le robot de deux manières différentes. Il pouvait adopter un comportement proche de celui des humains, en engageant la conversation, ou se limiter à ses fonctionnalités sans chercher à créer une interactions sociale.
Dans tous les cas, le robot a fait savoir qu’il ne voulait pas qu’on l’éteigne. Les participants qui ont eu affaire au robot qui ne tentait pas de créer une interaction l’ont jugé moins sympathique que le deuxième groupe de participants. Néanmoins, les résultats montrent que la majorité des individus ont hésité à éteindre le robot, quelle que soit la nature de l’interaction.
Fait notable : les personnes qui ont côtoyé le robot qui n’était pas programmé pour engager la conversation ont hésité plus longtemps que les autres. Pour les chercheurs, cette situation s’explique par une incompréhension de la part des participants : ils étaient étonnés de voir un robot exprimer soudainement une objection, alors qu’il ne semblait avoir aucune « émotion » jusque-là.
Nous personnifions des machines qui semblent exprimer des émotions
Cette expérience montre ainsi notre tendance à voir dans les robots, notamment anthropomorphiques (qui imitent l’apparence humaine), l’expression de comportements qui nous sont familiers. En présence de ces machines, nous aurions tendance à les personnifier, et à voir dans leurs attitudes la manifestation d’une émotion.
Parmi les raisons évoquées par les participants pour ne pas éteindre le robot, se trouvent ainsi le fait de ne pas aller « contre sa volonté » ou la « compassion » ressentie à son égard — bien avant la « peur de faire quelque chose de mal » ou l’effet de « surprise » créé par la demande du robot.
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