C’est un problème connu depuis longtemps par les cartographes : il est impossible de représenter parfaitement sur une carte plane le globe terrestre. Des déformations plus ou moins prononcées apparaîtront par endroits, en fonction de l’effet recherché. Par exemple, la projection de Mercator — qui est la plus commune, notamment en Occident — conserve les angles mais faussent les distances et les aires.
Résultat, le Groenland paraît gigantesque, bien plus que tout le continent africain, tout comme la Russie, qui semble très large, et l’Antarctique, qui est présenté comme un territoire très étendu. Mais si l’on prend une autre projection, comme celle de Peters, qui propose de garder les aires sans tenir compte des angles, l’Afrique devient immense et la Russie et l’Antarctique sont ratatinés.
L’informatique à la rescousse
Google n’ignore évidemment pas ces problèmes de transposition géométrique de la sphère au plan (il existe d’autres manières de projeter le globe sur une surface plate). Lorsque les premières projections sont nées, l’informatique n’existait pas encore. Or maintenant, il est possible de régler ce problème en faisant glisser la projection de la carte au globe et inversement, grâce au zoom.
C’est justement ce que propose depuis le 2 août la firme de Mountain View avec son outil cartographique, Google Maps. Sur la version web du service, l’internaute, en élargissant ou réduisant l’affichage, l’affichage du monde bascule d’une géométrie à l’autre, comme une sorte de fondu enchaîné. Au maximum du dézoom, vous verrez la planète bleue, tandis que vous ferez face à un plan en zoomant à fond.
Vision(s) du monde
De cette façon, la réalité du monde est correctement retranscrite : le gigantisme de l’Afrique saute désormais aux yeux : sa superficie est si vaste qu’elle pourrait bien accueillir tout à la fois la Chine, l’Inde, les États-Unis, l’Iran, le Kazakhstan et la Mongolie. Et l’Europe parait désormais bien menue face aux autres grands continents. Tout comme la France d’ailleurs : rien qu’au Congo, on pourrait en loger trois !
L’abandon de la projection de Mercator sur Google Maps pour un affichage hybride a au moins deux mérites : il montre aux personnes pensant que la Terre est plate parce qu’il ne distingue pas la courbure du globe en regardant l’horizon (ce qui est idiot, car leur vision est en fait très localisée). Et il déconstruit une certaine façon de voir et comprendre le monde, ce qui peut avoir des implications politiques.
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