Viacom, c’est une liste impressionnante de marques toutes plus importantes les unes que les autres dans le paysage médiatique américain : MTV Networks, Comedy Central, Nickelodeon, Paramount, Dreamworks… Le groupe possède plus de 130 chaînes a travers le monde et réalisait en 2005 plus de 9,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour 1,3 milliards de bénéfices. Du très lourd, qui ne se laisse pas séduire par la moindre midinette de passage, même lorsqu’elle s’appelle Google.
En effet Viacom n’a pas signé d’accord avec YouTube, le géant de la vidéo sur Internet. Au contraire, le groupe géant des médias aux Etats-Unis a exigé de la filiale de Google qu’elle retire 100.000 vidéos sur lesquelles elle détient des droits, et qui avaient été diffusées en toute illégalité. YouTube s’est exécuté immédiatement, retirant au passage plus d’une cinquantaine de vidéos qui n’avaient rien de piratées. Un excès de zèle qui n’a pas manqué de soulever des interrogations sur les processus employés de part et d’autre… Alors que pendant ce temps, Viacom finalisait un accord avec Joost.
Sorti tout droit de l’esprit des scandinaves Janus Friis et Niklas Zennström (créateurs de Skype et de Kazaa), Joost veut offrir une télévision interactive en plein écran, diffusée en streaming par P2P. L’ancien « Venice Project » se base à la fois sur des outils open-source et sur les technologies peer-to-peer possédées par Joltid, la holding créée par les deux complices. Et la plate-forme a des arguments de choix pour contrer la progression et l’hégémonie de YouTube. Contrairement à un YouTube ou un DailyMotion, sur Joost seuls les contenus proposés par les ayant droits sont diffusés sur le réseau, dans une qualité bien supérieure (même si selon nos observations, la qualité est encore loin d’atteindre celle d’un DVD). Les paquets tranmis aux utilisateurs et échangés par eux en P2P sont tous cryptés pour éviter leur copie. Dans le climat de paranoïa ambiante qui secoue l’industrie du cinéma depuis plusieurs années, et alors que YouTube doit composer avec des outils de téléchargements comme YouTube Video Downloader ou iTube, c’est un argument qui ne laisse insensible aucun studio.
Joost a donc mis en place une équipe de force de vente expérimentée pour réunir un catalogue important de contenus de qualité à offrir aux utilisateurs. La société basée au Luxembourg récolte son premier gros fruit avec Viacom, qui annonce qu’il offrira gratuitement sur Joost « une gamme entière de marques et de programmes ». Les termes financiers n’ont pas été révélés. Paramount proposera des long-métrages tirés aussi bien de son catalogue de classiques que de sorties récentes, affirme Viacom.
Selon nos informations, Joost est actuellement en négociation avec des producteurs en France pour proposer des contenus sur une version localisée de la plate-forme. La société, qui emploie une partie de ses ingénieurs à Toulouse, a prévu de créer des bureaux à Paris et à Londres.
Joost n’est disponible pour le moment qu’en version bêta sur invitation.
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