Pour réaliser cette étude, j’ai pris les statistiques de SLUG les plus significatives : Le nombre de serveurs sur le réseau, le nombre de clients par serveurs, et le nombre de fichiers en partage sur chacun d’entre eux. Ces données sont réparties sur une durée de trois mois, c’est-à-dire que l’on remonte toute juste à la période où le bot s’est répandu.
Premier graphique, le nombre de clients par serveurs depuis 3 mois :
Nous pouvons observer très nettement sur ce graphique deux périodes. Tout d’abord une montée en charge très imporante avec un pic d’une moyenne de 591 utilisateurs connectés par serveurs vers février-mars. Puis une redescente voire une chûte de ce nombre aux alentours de 350 utilisateurs.
Analyse : Ce mouvement correspond très exactement à deux réactions. Tout d’abord le nombre d’utilisateurs sur le réseau a considérablement monté, probablement grace à eDonkeyBot qui l’a démocratisé. Puis les serveurs ont commencé à saturer et les administrateurs ont été obligé de limiter le nombre d’utilisateurs qu’ils acceptaient.
Deuxième graphique : Nombre de fichiers partagés transitant par les serveurs.
Là encore on voit, de façon moins net, une progression du nombre de fichiers disponibles sur le réseau dans une première période, puis une baisse de celui-ci. Nous sommes actuellement à environ 38000 fichiers par serveurs, alors que ce chiffre est monté à 55000 en milieu de période.
Analyse : Un autre graphique que je ne met pas ici montre que le nombre de fichiers partagés par utilisateur a quand à lui considérablement augmenté dans la première période, mais n’a pas baissé et s’est stabilisé jusqu’à aujourd’hui avec une centaine de fichiers partagés. C’est donc essentiellement la réduction du nombre de clients par serveurs qui est en cause dans la rarification des sources.
Troisième graphique : Nombre de serveurs sur trois mois
C’est sans doute le graphique le plus positif, puisqu’il montre clairement que le nombre de serveurs ne cesse d’augmenter depuis le mois de février, avec une progression très importante ces derniers jours.
Analyse : Ce graphique est le plus riche d’enseignement pour la suite à donner à eDonkey. Nous avons vu avec le premier graphique que les serveurs actuellement ne supportent pas le nombre d’utilisateurs sur le réseau, ce qui les amène à accepter de moins en moins de monde, tandis que la demande s’accentue. eDonkeyBot, en généralisant les recherches sur tous les serveurs, a contribué sans nul doute à cette montée en charge des serveurs. Pourtant ce dernier graphique peut nous laisser optimistes quand au nombre de serveurs à venir.
CONCLUSION
Ainsi les difficultés actuelles s’expliquent très bien. eDonkeyBot a amené sur le réseau une charge supplémentaire indéniable, par deux voies :
– la recherche globalisée sur tous les serveurs
– la démocratisation d’eDonkey par une utilisation rendue beaucoup plus accessible
Dans un second temps les administrateurs traditionnels du réseau, qui n’étaient pas habitués à un tel traffic, ont réagi en n’ouvrant les vannes de leur serveur qu’à un bien plus petit nombre d’utilisateurs, lequel ne faisait que croître. Les clients ont donc bien plus de mal qu’avant à trouver un serveur qui les accueille et à trouver les sources pour leurs téléchargements.
Hors voici un dernier graphique qui montre l’évolution du nombre d’utilisateurs d’eDonkey :
Le nombre d’utilisateurs a presque doublé en trois mois, passant de 90000 à près de 160000. Il est certain qu’en l’état actuel, le réseau ne peut pas supporter une progression aussi rapide
Des mesures à prendre ?
Pb33 a fait le choix que je respecte de désactiver eDonkeyBot pour vérifier l’impact du bot sur le réseau. Mais il est évident que les chiffres vont baisser drastiquement, car près de 70% des utilisateurs d’eDonkey se servent du bot. Or combien vont avoir envie de continuer une fois le bot désactivé ?
Le réseau vit actuellement une période difficile due au revers de son succès. Mais quelle part en a le bot ? Il ne faut pas oublier que le peer-to-peer connaît une ampleur globale de plus en plus grande, et que certains grands noms tels que Morpheus ou Kazaa perdent de leur notoriété au profit d’autres logiciels tels qu’eDonkey.
En conclusion je pense qu’il faut être patient et attendre que les choses se stabilisent. Le nombre d’utilisateurs augmente, mais le nombre de serveurs également. Il faut simplement encourrager à davantage de créations de serveurs et peut-être revoir les protocoles des serveurs qui sont sans doute trop lourds actuellement. Pour la première chose, je vous invite à jeter un coup d’oeil sur notre page Donkey Control pour créer facilement un serveur. Pour le reste, c’est à Jed McAleb (le créateur d’eDonkey) de faire ce qu’il peut…
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