Microsoft préfère mettre en avant la communauté et la technologie se cachant derrière sa plateforme Mixer plutôt que de se poser en rival de Twitch, la célèbre plateforme de streaming de jeu vidéo.

L’envieux est ennemi de tout le monde : ce proverbe sied bien à Microsoft lorsque l’on pense à sa plateforme Mixer. Aujourd’hui, le réflexe quand on veut regarder du jeu vidéo en streaming est plutôt d’aller sur Twitch — de la même manière que l’on lance instinctivement Netflix pour profiter d’un film ou d’une série. Si l’on peut penser que ces habitudes tuent la concurrence à petit feu, elles ont le mérite d’offrir le choix pour peu que l’on connaisse leurs qualités. C’est en tout cas ce positionnement que Microsoft adopte avec Mixer, qui rassemble chaque mois 20 millions d’utilisateurs actifs.

« Nous ne voyons pas cela comme une rivalité [face à Twitch]. Le streaming est en plein essor. De plus en plus de gens diffusent leurs parties. Nous voyons plus cela comme un moyen d’offrir du choix. Nous avons une autre proposition, nous apportons d’autres fonctionnalités. Vous pouvez streamer sur les deux. Il n’y a aucune restriction », nous explique Jenn McCoy lors une interview pendant la gamescom. Au-delà des chiffres, Mixer n’a rien à envier à ses rivaux, même s’ils ne sont pas présentés comme tels.

Une stratégie pacifiste

Microsoft se range donc derrière une posture pacifiste sur le marché du streaming de jeux vidéo. Plutôt que de crier « Nous sommes les meilleurs » à qui voudrait l’entendre, la firme de Redmond préfère insister sur ce qu’il est possible de faire avec Mixer. Technologiquement, sa plateforme paraît en avance sur de nombreuses fonctionnalités. Comme elle s’appuie sur l’expérience et le savoir-faire de Microsoft, elle assure déjà une latence minimale, inférieure à une seconde.

« C’est comme avoir une conversation en temps réel », assure notre interlocutrice. Ce confort semblait nécessaire pour asseoir l’ambition se cachant derrière Mixer, en l’occurence de rapprocher toujours plus les spectateurs des streamers. Ou « faire du streaming quelque chose de plus fun et d’interactif pour approfondir la relation avec les streamers », poursuit-elle.

« Nous sommes focalisés sur la volonté d’offrir une expérience différente »

Sans cet argument technique, Microsoft ne pourrait pas mettre en avant la fonctionnalité MixPlay, qui permet à l’audience d’interagir directement sur la partie de celle ou celui qui diffuse. Dans des jeux narratifs comme ceux de Telltale Games (The Walking Dead), elle offre la possibilité de voter lors des dialogues à choix multiples. Dans Minecraft, on peut invoquer des monstres. Aujourd’hui, entre 15 et 20 jeux sont compatibles, sachant que Microsoft veut miser sur cette spécificité pour développer Mixer. Dans un an, la liste passera peut-être à 50 productions, espère Jenn McCoy.

« Nous sommes focalisés sur la volonté d’offrir une expérience différente », renchérit Jenn McCoy en expliquant que Mixer se veut le plus accessible possible sur un maximum de plateformes. Sans logiciel supplémentaire, il suffit de quelques clics pour diffuser depuis une Xbox One, un PC ou un terminal mobile. Et il n’en faut pas beaucoup plus pour lancer une co-diffusion jusqu’à quatre joueurs.

Parce que Mixer pousse et favorise l’interaction, Microsoft est très fier de la manière dont se comportent les membres de sa communauté. Au point que les interrogations sur les éventuels membres toxiques trouvent une réponse étonnante : apparemment, les utilisateurs de Mixer seraient suffisamment responsables pour s’auto-gérer. Ce qui n’empêche pas les outils pour signaler des comportements d’exister.

Microsoft est d’ailleurs tellement fier de sa communauté qu’il a créé l’HypeZone, une chaîne intelligente qui bascule automatiquement d’un utilisateur à un autre pour mettre en lumière un futur moment intense – ou comment rendre l’anonyme exceptionnel. L’avenir dira si Microsoft sera capable de capitaliser sur ces forces pour titiller Twitch, même si le rôle de l’alternative semble lui convenir parfaitement.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !