Voilà une annonce qui pourrait bien faire froncer quelques fronts chez les opérateurs de téléphonie mobile, notamment ceux établis en France. Lors de sa conférence de rentrée, le 12 septembre, Apple a dévoilé l’iPhone XS et l’iPhone XS Max. Or, au détour de la présentation de cette nouvelle génération de terminaux, la firme de Cupertino a annoncé les deux appareils pourront accueillir… deux cartes SIM.
Dans bon nombre de pays, l’une de ces deux cartes SIM sera en fait une eSIM, c’est-à-dire une carte SIM intégrée matériellement dans le téléphone portable. Seule exception notable, la Chine, où il sera proposé à la clientèle de la marque américaine une alternative avec deux cartes SIM classiques. Cette annonce confirme donc les indiscrétions qui sont apparues dans les médias ces derniers jours.
eSIM
Pour que l’eSIM marche, il faut toutefois que les opérateurs de téléphonie mobile la prennent en charge. Or en France, ce n’est pas la bousculade : dans le cas de l’Apple Watch, la eSIM n’est compatible qu’avec Orange. Et quand Apple a dévoilé la liste des opérateurs partenaires, aucune entreprise française n’a été mentionnée, au contraire de AT&T, Verizon, T-Mobile, Deutsche Telekom et sept autres sociétés.
Les eSIM n’ont en soi rien de nouveau. Ces cartes font partie du débat entre les opérateurs et les constructeurs depuis des années. Cela étant, l’intégration, en 2014, dans l’iPad Air 2, puis en 2016 dans l’Apple SIM dans l’iPad Pro 9,7 soulevait déjà la question de savoir si le géant de l’électronique grand public envisageait de la déployer dans d’autres appareils. La réponse est arrivée quelques années plus tard, avec l’Apple iPhone XS.
Il reste désormais à savoir si cette option sera accessible en France — le cas de l’Apple Watch n’incite toutefois pas au plus grand des optimismes : il faut dire que cela s’apparente à un rude coup pour les opérateurs. « L’eSIM est virtuelle, ce qui signifie que le simple fait de changer les paramètres de votre téléphone vous permettrait théoriquement de changer de fournisseur », observe Bloomberg.
On comprend mieux pourquoi l’eSIM a relativement du mal à se propager.
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