L’acquisition de GitHub par Microsoft « n’entraverait pas l’exercice d’une concurrence effective ». En outre, rien ne permet de démontrer que Microsoft aurait intérêt à « s’en prendre à la nature ouverte de la plateforme GitHub », dans la mesure où cela serait contreproductif et finirait par réduire la valeur de son achat.
Voilà, résumé en deux citations, l’avis que vient de rendre la Commission européenne ce vendredi 19 octobre dans le projet de rachat — très discuté dans la communauté du logiciel libre — de la célèbre plateforme de développement collaboratif par le géant des logiciels américain.
Bruxelles autorise cet achat sans condition
Bruxelles fait en particulier observer que « le regroupement des activités de Microsoft et de GitHub […] ne poserait aucun problème de concurrence parce que l’entité issue de la concentration resterait confrontée à une concurrence importante de la part d’autres acteurs », qu’il s’agisse des sites de développement de logiciels, des éditeurs de code et des environnements de développement intégré.
Les services européens ont aussi jugé que l’entreprise américaine « ne disposerait pas d’un pouvoir de marché suffisant pour porter préjudice à la nature ouverte de GitHub ». Si la firme de Redmond se livre à de telles pratiques, pour favoriser ses propres outils, ce comportement « réduirait la valeur de GitHub aux yeux des développeurs désireux et en mesure de changer de plateforme ». Ce serait un sabordage, en somme.
Émoi chez les libristes
Les intentions de la firme de Redmond envers GitHub ont été sues début juin, lorsque 7,5 milliards de dollars ont été mis sur la table pour s’offrir la principale plateforme de développement collaboratif. Une somme colossale, mais qui ne constitue pas un record pour le géant des logiciels : Skype (8,5 milliards de dollars) et surtout LinkedIn (26,2 milliards) lui ont coûté bien plus d’argent.
L’arrivée de Microsoft dans les affaires de GitHub a engendré une vive onde de choc au sein de la communauté informatique, en particulier du côté des libristes, historiquement en conflit avec l’entreprise américaine, qui est le symbole de l’informatique propriétaire : dans la foulée, des dizaines de milliers de projets ont été déplacés chez des solutions rivales — en particulier GitLab — pour lui échapper.
Il faut dire que GitHub joue un rôle prépondérant dans le développement du libre et de l’open source. Mais les craintes exprimées à la suite de ce rachat sont peut-être un poil trop excessives, même si de légitimes réserves peuvent être émises : Microsoft a bien changé ces dernières années et son rapport avec le logiciel libre s’est normalisé. Le groupe est même un important contributeur sur GitHub.
Si le passé est ce qu’il est, l’histoire récente incite à un prudent optimisme. D’ailleurs, la fondation Linux a salué le rachat. Impensable il y a quelques années.
(mise à jour le 19 octobre avec la décision de la Commission européenne)
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.