Proposer un site en low-tech ? Un pari en forme d’oxymore, que tente de relever le blog low-tech magazine. Le créateur du site spécialisé en tech basse consommation et respectueuse de l’environnement, vient d’en développer une version alternative, alimentée uniquement par énergie solaire. Pour accompagner le lancement de l’expérience, il a publié un how to de son projet.
Low-tech magazine, blog édité depuis 2007, s’attache à un usage de la tech plus respectueux de l’environnement. Les catégories du blog suffisent à en comprendre la ligne éditoriale : « Problèmes high tech », « solution low tech » et « tech obsolète ». Le développement d’un site encore moins coûteux en énergie s’inscrit dans une suite logique.
Si le temps est nuageux plusieurs jours d’affilées, le site ne fonctionnera plus
La nouvelle version du blog fonctionne à l’énergie solaire, de sorte que si le temps s’avère trop nuageux… il passe hors ligne, par manque d’alimentation. Heureusement, le fondateur du site, Kris De Decker, a installé son serveur à Barcelone, et non au fin fond du Finistère. Dans le coin inférieur droit de votre écran, une petite jauge indique le pourcentage de batterie du site. Et De Decker ne s’est pas arrêté là, puisqu’il a aussi ajouté un point météo, pour que le lecteur puisse planifier son temps de lecture à un moment où le site sera actif.
Dommage pour les potentiels lecteurs américains, qui avec le décalage horaire, pourraient ne pas avoir accès au site en journée, sur des jours nuageux. Toute la technologie pour maintenir le site se trouve dans sa maison : un serveur et un panneau solaire pour l’alimenter.
Un site statique, sans pubs, sans cookies, sans… revenus ?
Objectif consommation minimal pour le développeur. Son article pointe l’inflation du poids des pages web, passé de 0,45 Mo en moyenne, contre 1,6 Mo en juin 2018. Et l’augmentation de la circulation des données dépasse les progrès en efficacité énergétique. En conséquence, les sites demandent plus d’énergie pour être maintenus, mais également pour y avoir accès.
Première décision : le site sera statique. Aujourd’hui, la quasi-intégralité des sites sont dynamiques, et se mettent à jour tout au long de la journée. Ici, il n’y en a qu’une version, identique pour tous les lecteurs. Pour alléger au maximum les pages, De Decker a dû faire des choix. Au revoir Google Analytics et Google Adsense qui génèrent un trafic supplémentaire au niveau de la collecte des données d’audience et la publicité. Et donc plus besoin ni de trackers, ni de cookies. Toutes les données potentiellement utiles sont produites directement par le serveur.
Côté design, tout est passé à l’économie. Pas de logo, trop lourd, mais une simple réécriture de « low tech » en « low←tech magazine ». L’interface par défaut est conservée. Pour les images, De Decker utilise une méthode de compression obsolète, le dithering. Les images sont converties en noir et blanc, avec quatre nuance de gris. Elles sont ensuite recolorées selon la rubrique de l’article auquel elles appartiennent. D’où l’ambiance rouge-bleu-vert du site.
Ces changement ne sont pas sans conséquences pour le site. D’abord, se passer des outils Google et passer à une version statique du site équivaut à couper ses revenus publicitaires. De Decker a donc mis en place un système de don, par ailleurs assez populaire sur les sites alternatifs. Le blog a pour objectif de proposer douze articles longs au court de l’année. Le problème de l’immobilité du site ne se pose pas comme pour un site qui publierait plusieurs fois par jour et aurait besoin d’accès pour différents administrateurs.
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