La nouvelle est tombée le 16 octobre. Sous la pression de la Commission européenne, qui lui a infligé cet été une amende de 4,34 milliards d’euros pour un abus de position dominante avec son système d’exploitation Android, Google a présenté son plan pour se conformer — en attendant le résultat de l’appel devant les instances judiciaires — avec les exigences du Vieux Continent
Trois actions ont été décidées. La première est une révision des accords entre Google et les fabricants d’appareils mobiles qui utilisent Android. La deuxième vise à dissocier certaines applications (Search et Chrome) de la suite mobile que propose Google. La troisième, qui découle de la deuxième, consiste à proposer des licences distinctes pour ces applications, distribuées à part.
Pour le grand public, cela signifie que Search et Chrome ne seront plus livrées conjointement avec Google Play en Europe. Les autres applis (Gmail, Maps, etc.) et Google Play pourront être installées par les constructeurs, mais à condition qu’ils s’acquittent d’une licence. Des licences gratuites séparées sont aussi prévues pour Search et Chrome, en plus de l’installation de Google Play.
Quels effets sur le grand public ?
Les effets de la mise en place d’un système de licence entre Google et les industriels commercialisant des smartphones embarquant Android ne sont pas encore très clairs, d’autant que le montant de ces licences n’est pas encore connu. C’est cette dernière donnée qui conditionnera vraisemblablement l’attitude des fabricants, en fonction de ce qu’ils veulent faire avec l’écosystème applicatif de Google.
Deux grands scénarios sont envisageables : ou bien les constructeurs décident de répercuter le coût de la licence sur le prix payé par le client, ce qui aura pour effet mécanique de rehausser la grille tarifaire des smartphones, ou bien ces derniers l’absorberont en rognant sur leurs marges, si l’acquisition de cette licence n’est pas financièrement trop lourde à supporter.
En la matière, le comportement du grand public entrera certainement aussi dans l’équation : est-ce qu’une hausse de prix, de l’ordre de quelques dizaines d’euros (à supposer que cela soit ce montant qui soit répercuté au final), va vraiment effrayer une clientèle déjà prête à débourser aux alentours de 1 000 euros pour un smartphone haut de gamme ? Cela reste à voir.
La question peut également se poser de l’autre côté du spectre : les personnes qui font l’achat de smartphones d’entrée ou de milieu de gamme, c’est-à-dire des produits dont le prix est déjà relativement contenu, pourraient très bien encaisser cette évolution tarifaire. Sans parler par ailleurs du jeu de la concurrence : si un constructeur décide par exemple d’absorber le prix, les autres pourraient finir par s’aligner.
Des variantes d’un même smartphone ?
D’autres pistes peuvent aussi être envisagées, même si elles risquent de semer une certaine confusion dans l’esprit des mobinautes. Nos confrères de FrAndroid évoquent par exemple la possibilité pour une marque de proposer deux variantes de chaque terminal, l’un moins cher mais sans les applications de Google et l’autre plus cher mais avec la suite complète de Google.
Cependant, il faudra mentionner très explicitement ce que signifie l’achat de la version la moins chère de l’appareil, car l’attrait d’un prix bas, qui a tôt fait d’aveugler une clientèle considérant avoiraffaire à un bon plan, pourrait ensuite causer quelques déconvenues, quand il sera constaté que le magasin d’applications de Google n’est pas là, pas plus que les logiciels habituels.
L’annonce du plan de conformité de Google ayant eu lieu mardi 16 octobre, la stratégie de chaque constructeur reste à découvrir. Plusieurs marques contactées par nos soins — Samsung, Nokia, Huawei et Xiaomi — doivent en principe revenir vers nous pour nous donner quelques précisions. Nous mettrons à jour cette actualité en fonction des éléments qui nous seront fournis.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !