En 2018, quand on veut s’acheter un téléviseur OLED, on a le choix. De LG, seul fournisseur des dalles, à Panasonic en passant par Philips et Sony, il y a de quoi hésiter dans les rayons. Parmi les géants, seul Samsung continue de mettre en avant sa technologie QLED, plus lumineuse. Après en avoir essayé plusieurs dans des conditions idéales, on peut aisément affirmer qu’il n’y a pas de mauvais choix quand on opte pour l’OLED.
Il faut dès lors comprendre que l’acquisition de tel ou tel modèle relèvera du détail. Vous ne jurez que par l’Ambilight, cette technologie qui projette de la lumière derrière l’écran ? Ce sera Philips ou rien. Vous croyez au Dolby Vision ? Ce sera LG ou Sony. Le HDR10+ vous fait de l’œil ? Rendez-vous dans le rayon Panasonic. La différence se fera aussi sur le traitement d’image, plus ou moins performant (d’aucuns diront agressif) et certains à-côtés. Dans le cas du Sony AF9, disponible en 55 et 65 pouces, le principal argument sera à chercher du côté de l’Acoustic Surface et de son mode Enceinte centrale. On vous explique tout dans cet essai.
La classe selon Sony
En matière de design, personne ne pourra reprocher à Sony de ne pas tout faire pour se distinguer. En l’occurrence, son AF9 reprend le mécanisme chevalet du A1, son premier spécimen OLED. De l’extérieur, la télé ressemble à un immense cadre photo qui tient grâce à une béquille lestée. L’aspect monolithique, très séduisant, produit son effet une fois le produit posé sur un meuble. Toutefois, il impose des contraintes que l’on ne retrouve pas avec un pied plus classique : il nécessite, par précaution et par exigence esthétique, un meuble très large et suffisamment profond (plus de 20 centimètres).
L’aspect monolithique produit son effet
Certains n’aimeront pas non plus la légère inclinaison, une spécificité qui existait déjà chez Sony auparavant (l’A1, forcément, mais aussi le HX900). Un défaut qui pourra s’accentuer si le téléviseur est posé sur un meuble haut, mais qui est loin d’être rédhibitoire.
Finition Sony oblige, l’AF9 assure du côté de la qualité de fabrication. Rien ne dépasse, tout est parfaitement assemblé. En prime, le choix des matériaux apporte cette touche résolument haut de gamme, chère à la marque japonaise. Souci du détail, les câbles peuvent facilement être masqués par un câble venant se poser sur le pied, qui embarque toute l’électronique. Bien sûr, la connectique n’oublie rien en route (dont quatre ports HDMI). Seule la télécommande déçoit : non seulement elle n’est pas luxueuse, mais, en prime, elle n’est pas rétroéclairée.
La technologie OLED magnifiée
Avec cet AF9, Sony introduit son processeur X1 Ultimate, présenté durant le CES 2018 et conçu pour améliorer toujours plus le rendu, notamment quand il s’agit de mettre à l’échelle. En sortie de carton, l’AF9 s’avère d’une justesse bienvenue, signifiant que les moins connaisseurs n’auront pas nécessairement besoin de modifier les réglages pour en prendre plein les yeux. Un premier bon point.
L’AF9 bénéficie en outre de tous les bienfaits de l’OLED
L’autre belle qualité du téléviseur se situe dans son traitement d’image très performant. S’il n’est jamais tape-à-l’œil comme certains de ses concurrents, c’est pour mieux faire honneur à la source (il ne fera pas de miracle sur les plus anciennes). En résulte un spectacle visuel maîtrisé qui ne manque pas de volume ni de caractère. Et, surtout, sait se tenir pour ne pas paraître artificiel. Un constat renforcé par le Motion Flow, compensateur de mouvements qui parvient à fluidifier sans exagération ni artefact (même avec une valeur basse). Cette année, encore, il est le meilleur du marché.
L’AF9 bénéficie en outre de tous les bienfaits de l’OLED, à savoir des noirs vraiment noirs, des contrastes appuyés, des couleurs naturelles et chatoyantes, nourries par de subtils dégradés (sans phénomène de posterisation), et un angle de vision confortable. Avis aux joueurs, son input lag est suffisamment bas — moins de 30 ms en mode Jeu –, même si LG et surtout Samsung font encore mieux.
En HDR (HDR10 et Dolby Vision), le produit manque peut-être d’un soupçon de luminosité pour faire la différence face à ses meilleurs rivaux (catégorie OLED). Selon les mesures effectuées par nos confrères de Rtings, il n’excède pas les 780 nits (pic lumineux), là où le LG C8 peut grimper jusqu’à 944 nits. Mais ne nous y trompons pas : au global, l’AF9 se prévaut de l’une des plus belles images disponibles tant elle est d’un naturel éblouissant.
On sera en revanche moins dithyrambique sur le soi-disant mode Netflix, calibré comme il faut pour la plateforme de streaming. Uniquement disponible via l’application intégrée (dommage pour celles et ceux qui passent par une console ou une box), il ne fait qu’appliquer un filtre aux changements anecdotiques. De toute évidence, il ne constitue pas un argument d’achat pour les fans des programmes Netflix. Au mieux, il permet d’apposer un joli macaron sur la boîte.
L’argument Acoustic Surface
À quelques exceptions près, les téléviseurs, même haut de gamme, n’ont jamais brillé pour leur qualité sonore. Certains pallient ce défaut par une barre de son intégrée. Sony, pour sa part, fait confiance à l’Acoustic Surface. Cette technologie, présente depuis l’A1, produit du son en faisant vibrer la dalle. En 2018, le rendu passe en 3:2 et, sans atteindre le niveau de performance d’une installation home cinéma, enterre les haut-parleurs classiques.
D’ailleurs, les propriétaires d’un home cinéma feraient bien de s’intéresser à l’AF9, qui hérite d’une fonctionnalité très intéressante : l’opportunité de remplacer une enceinte centrale par l’Acoustic Surface grâce à deux borniers à relier à son amplificateur. Cette nouveauté a du sens : les clients qui ont entre 3 000 et 4 000 euros à mettre dans un téléviseur sont généralement bien équipés. Il serait donc dommage de les priver des bienfaits de l’Acoustic Surface.
Pour l’utilisateur, c’est une aubaine : hors enceintes Atmos, la centrale est l’élément le plus compliqué à placer dans une installation articulée autour d’un téléviseur. En charge des dialogues, elle est souvent positionnée trop haut ou trop bas, ce qui nuit à la directivité. En la remplaçant par l’Acoustic Surface, on gagne en immersion : on a vraiment l’impression que les phrases sortent de la bouche des personnages, non plus d’un dispositif adjacent. C’est bluffant et on s’approche vraiment du format cinéma (où la centrale est placée derrière une toile percée pour laisser passer le son).
« Ok Google, éteins la télévision »
En plus de tous ces avantages, l’AF9 n’oublie pas d’être un téléviseur connecté à internet (en Wi-Fi ou par le port Ethernet). Animé par Android TV (enfin fluide bien que niché dans une interface un peu austère), il a accès au Play Store et, par extension, à moult applications pour profiter de contenus en tout genre. Au hasard, on peut accéder à des plateformes comme Netflix, Amazon Prime, YouTube, RMC Sport, MyCanal, Molotov… En bref, de quoi se passer d’une box externe type Apple TV ou Nvidia Shield.
En prime, il est compatible avec Google Assistant et le contrôle vocal avancé. En somme, vous pourrez dire « Ok Google, éteins la télévision » pour que l’AF9 obtempère — sans toucher à un seul bouton de la télécommande (on n’a pas réussi à l’allumer à la voix, en revanche — un bug coté Google nous a assuré Sony). Il est également possible de lui demander la météo ou de lancer une application en restant immobile. Malgré tout, les commandes les plus complexes restent l’apanage de la télécommande, ce qui force à jongler entre plusieurs moyens de naviguer. Au moins, la transition se fera en douceur.
Le verdict
Sony KD-55AF9
Voir la ficheOn a aimé
- Image sublime
- L'Acoustic Surface (et le mode Enceinte centrale)
- Il ne lui manque rien
On a moins aimé
- Design joli mais pas très pratique
- Pic lumineux moins puissant que la C8
- Le mode Netflix
Certains diront que l’AF9 est trop chère. Après tout, la C8 de LG, sa rivale la plus sérieuse, coûte quelques centaines d’euros de moins. Mais, pour une fois, l’écart de prix est justifié par l’Acoustic Surface, d’abord, et le mode Enceinte central, ensuite. À eux deux, ils constituent un argument imparable et sans égal.
Car, pour l’image, on ne trouvera pas grand-chose à redire, hormis un pic lumineux un peu trop faible (c’est la technologie OLED qui veut cela) et un mode Netflix anecdotique au-delà du porte-étendard marketing. Le reste est un sans-faute : en plus d’en mettre plein les oreilles, l’AF9 est un plaisir pour les yeux.
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