Facebook Messenger est une application utilisée par 1,3 milliard d’utilisateurs. Difficile d’évoquer le début d’un échec, mais on ne peut que reconnaître, à l’usage, que l’application émancipée petit à petit du réseau social n’est pas des plus simple à maîtriser. Et pour cause, Facebook y a greffé, année après année, à peu près tout et n’importe quoi à mesure que le réseau social a tenté de nouveaux concepts.
On y trouve aujourd’hui pèle-mêle des discussions, des jeux, des applications, un appareil photo avec une bonne dose de filtres et autres masques, des stories, des pages de marques, des chatbots idiots, des événements, des onglets à n’en plus finir, des discussions vidéo, des SMS, la possibilité de passer des coups de fil… bref.
Cela ne collait pas avec la volonté de retrouver le sens de social dans réseau social, vœu pieu formulé par Mark Zuckerberg après une année 2017 complexe. Et si les changements sur Facebook arrivent petit à petit, l’application Messenger vit en ce 23 octobre l’un de ses bouleversements les plus radicaux.
Cette version 4, comme elle est nommée en interne, a en effet la lourde tâche de refaire de Messenger une application simple et accessible, centrée sur la communication à deux ou à plusieurs. Et les équipes de design ont travaillé d’arrache-pied pour entamer cette petite révolution, qui doit tout repenser tout en gardant l’essentiel. Hors de question de faire une Snapchat et perturber les utilisateurs plus que de raison.
Ce qui change
Jean-Marc Denis, designer français qui a participé à la création de ce nouveau Messenger, nous explique pourquoi l’application est simplifiée. Pour lui, il fallait se débarrasser de tout le superflu sur la page d’accueil : des 9 onglets actuels, le nouveau Messenger n’en garde que 3. Le premier, le plus essentiel, concerne les discussions.
C’est toujours lui que l’utilisateur voit en premier et c’est ici qu’il pourra entamer des conversations. Contacts, le deuxième onglet, regroupe tous les contacts et permet d’accéder à leurs stories. Découvrir, enfin, est l’onglet où l’on retrouve tout ce qui est en plus : les jeux, les marques, les activités, etc.
Dans les conversations, Facebook va ajouter de nouvelles options de personnalisation — et notamment un dégradé sur 3 de couleurs du plus bel effet. L’interface générale semble beaucoup mieux intégrée aux systèmes d’exploitation sur lesquels elle est déployée. Les équipes de Facebook ont pris le pli des lignes directrices proposées par Google et Apple et ont tenté de rendre l’expérience de Messenger encore plus native sur un smartphone Android ou un iPhone. D’ici quelques mois, Facebook prévoit d’ajouter à Messenger un mode sombre, feature à la mode ces derniers temps, des sondages, des jeux ou la possibilité de partager sa position en direct avec ses contacts.
Se débarrasser du superflu, c’est une opportunité pour Messenger de séduire un public plus large — et on pense notamment aux jeunes qui, derrière l’apparente complexité de Snapchat, avaient trouvé une application simple et rassurante pour leurs échanges quotidiens. C’est aussi un moyen de donner un coup de jeune à l’image de Messenger, qui, comme WhatsApp ou Instagram, bénéficie encore d’un capital sympathie bien plus conséquent que le service principal de Facebook. Impossible d’imaginer à moyen ou plus long terme une séparation stricte des activités du groupe, mais la direction que prend Messenger semble l’affirmer avant tout comme une plateforme de discussion avec une réelle identité et non pas comme l’onglet communication de Facebook.
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