Des milliers d’employés de Google ont manifesté devant les locaux de l’entreprise. Cela fait suite à des révélations sur la manière dont l’entreprise a géré des cas d’abus sexuels.

Ils étaient plusieurs milliers d’employé.e.s à manifester devant les locaux de Google le 1er novembre. Une mobilisation baptisée #GoogleWalkout, qui fait suite à des révélations concernant des abus sexuels dans l’entreprise, raconte le média ArsTechnica.

Google accusé d’avoir étouffé des affaires d’abus sexuels

C’est une enquête du New York Times publiée le 25 octobre qui a mis le feu aux poudres. À l’intérieur, on apprend que Google aurait offert un licenciement en or au créateur d’Android, Andy Rubin, alors même que celui-ci était accusé d’abus sexuels par une collègue. Il serait parti en 2014 avec la promesse d’un versement de 2 millions de dollars par mois pendant 4 ans, et un « petit » bonus supplémentaire de 90 millions de dollars (soit environ 79 millions d’euros).

Andy Rubin est le créateur d'Android. Il a quitté Google en 2014. // Source : Wikicommons

Andy Rubin est le créateur d'Android. Il a quitté Google en 2014.

Source : Wikicommons

L’article évoque aussi d’autres histoires : celles de cadres de l’entreprise restés en poste malgré des accusations similaires, avec la garantie que les abus sexuels dont on les accuse ne soient jamais révélés publiquement.

Suite à ces révélations, l’un des cadres accusés, Rich DeVaul, a démissionné. Google de son côté, a souhaité se montrer rassurant. Son CEO Sundar Pichai a ainsi envoyé un communiqué en interne, dans lequel il explique avoir mis en place en 2015 un programme de lutte contre le harcèlement sexuel dans l’entreprise. Depuis cette date, 48 employés ont été renvoyés pour ce motif, indique-t-il.

Rich DeVaul travaillait chez Alphabet, la maison-mère de Google. // Source : Alphabet

Rich DeVaul travaillait chez Alphabet, la maison-mère de Google.

Source : Alphabet

Des manifestations partout dans le monde

Ces propos n’ont pas suffi à contenir la colère des employés de chez Google. Jeudi 1er novembre, ils étaient nombreux à être venus manifester devant le siège de la firme, situé à Mountain View en Californie.

Sur leurs pancartes, on pouvait lire des slogans comme « mettez un terme à la culture du viol », « égalité pour tous », « hey google, wtf ? », « je mérite de me sentir en sécurité au travail », ou encore « don’t be evil », en référence au slogan que Google voudrait oublier.

D’autres manifestations ont eu lieu devant des locaux de Google, ailleurs dans le monde.

https://twitter.com/KateClarkTweets/status/1058059477037928448

Les employés, dont l’un des chefs de file a promis que ces protestations ne seraient que le « début », n’ont obtenu aucune réponse des dirigeants de Google pour le moment. Ils espèrent que Sundar Pichai ne se contentera plus seulement de discours, mais annoncera des mesures concrètes et immédiates.

https://twitter.com/Johnny_Lieu/status/1058148250211954688

Ils demandent notamment : la fin de l’arbitrage forcé (une procédure en interne de résolution d’une affaire) dans les cas de harcèlement et discriminations, des salaires et primes égales pour tous et toutes, l’introduction d’un nouveau processus pour dénoncer les abus sexuels de manière « sûre et anonyme », et la promotion du chef de la diversité, afin qu’il puisse directement donner ses recommandations au CEO de l’entreprise.

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