L’annonce surprise de World of Warcraft Classic a fait presque autant de bruit que celle de la dernière extension du jeu à la Blizzcon 2017. Une partie de la communauté de fans espérait depuis plus d’une décennie l’ouverture de serveurs sur la première version du jeu, surnommée « Vanilla ».
Pour rappel, WoW 1.0 a 14 ans, et pas moins de sept extensions sont passées par là, dont « Cataclysme », en 2010, qui a transformé tous les contenus de Vanilla de façon irréversible. L’interface, les graphismes, le système de butin, les compétences, bref, quasiment l’intégralité des éléments du jeu, a été changé une ou plusieurs fois. Les joueurs craignaient que ce Classic ne serait pas l’exact replica du WoW de leurs souvenirs. Pour le savoir, nous y avons joué pendant une heure.
La démo de World of Warcraft Classic propose aux joueurs d’évoluer du niveau 15 à 19, et se limite à deux zones. Côté Horde, les joueurs peuvent parcourir les légendaires Tarides – connues pour leurs distances interminables pendant lesquelles les joueurs parlaient sur le chat. Côté Alliance, c’est la Marche de l’Ouest qui s’ouvre aux testeurs. Envahie par la confrérie des Défias, elle est le lieu du premier donjon accessible par les joueurs de l’Alliance, les célèbres Mortemines. Pour ne pas surcharger les serveurs, Blizzard a limité le temps de jeu à 1 heure par session. Pour cette heure de jeu, on repart comme en l’an 2004, avec un gnome démoniste (et on ne discute pas les choix du passé).
Aussi moche qu’en 2004
À peine passé le portail d’authentification d’origine au bon goût de nostalgie, une première caractéristique saute au yeux : il s’agit bien des graphismes de 2004.
Les modèles de chaque race ont été refaits au cours des dernières extensions, ce qui n’est pas le cas de ceux que nous avons sous les yeux. Notre pauvre gnome devra se contenter d’un visage grimaçant et d’une barbe qui ressemble à un carton scotché au menton.
Une fois le personnage créé, on débarque à la tour de la colline des sentinelles, dans une zone déjà envahie par les testeurs impatients. La qualité des graphismes n’est pas forcément un point fort du jeu actuel, et certaines zones n’ont pas été refaites depuis 2007. On avait presque oublié à quel point le jeu était laid. Les modèles d’ennemis sont d’époque, et les animations des sorts sont lentes et affreusement basiques. Quant à l’équipement fourni avec le personnage, il respire bon les débuts du jeu.
Après quinze minutes de jeu, la magie de la nostalgie a déjà opéré
Et puis, très vite, la laideur disparaît sous un flot de bons souvenirs. Un vautour manque de nous tuer alors qu’on s’écarte du chemin. Il nous rappelle qu’aux débuts de WoW, un simple piaf pouvait nous massacrer si l’on ne faisait pas attention. Ses confrères prendront leur revanche un peu plus tard, lorsque nous aurons le malheur d’en attaquer deux à la fois. Les affrontements sont bien plus laborieux que sur le jeu actuel, où l’on peut gérer quatre ou cinq ennemis simultanément sans transpirer.
Les sorts d’autrefois (avec plusieurs rangs), l’ancien système de talents, l’interface qui ne donne que très peu d’indications, tout y est. Il faut lire les quêtes et se perdre en cherchant à les compléter. Chaque combat entame fortement nos points de vie et de mana qu’il faut prendre le temps de regagner en mangeant et en buvant. En quinze minutes, on retrouve le World of Warcraft d’antan, sur lequel on a passé des centaines d’heures.
WoW Classic sera massivement multijoueur ou ne sera pas
Agacé de nos deux morts face à un groupe de trois ennemis que nous ne parvenons pas à affronter séparément, nous demandons de l’aide sur le canal de discussion de la zone. Nous voilà rejoints par un humain guerrier et un nain chasseur, direction l’entrée du donjon des Mortemines, même si celui-ci n’est pas jouable pendant la démo.
C’est une force que WoW a perdue — ou a été forcé de perdre — au cours des dernières années. Le MMO mythique de Blizzard est en principe « massivement multijoueur ».
Sur cette petite démo, on se rappelle tout l’intérêt du multijoueur. Sans compagnons d’aventure, on peut mourir très régulièrement. Sans faire de groupe, impossible de tuer les ennemis élites et d’accéder à l’entrée du donjon. Dans le WoW actuel, il suffit — en dehors du contenu le plus difficile — de passer par des files d’attentes automatisées, et de laisser le jeu créer le groupe. Certes, faire un donjon devient infiniment plus rapide, mais on perd l’aspect social, et les souvenirs de galères en groupe.
Les développeurs affirment que WoW Classic sera une réplique la plus exacte possible du jeu original. Les joueurs voulaient une expérience authentique, ils l’auront. Brute, sans amélioration. Classic pourrait rapidement devenir pénible et douloureux s’il doit être traversé en solitaire. Mais il pourrait aussi remémorer les plus beaux souvenirs et en créer de nouveaux. Blizzard aura gagné son pari si les serveurs s’animent d’une vraie vie sociale, comme au milieu des années 2000.
La sortie de World of Warcraft Classic complet est prévue à l’été 2019, et sera comprise dans l’abonnement au jeu actuel. Blizzard a respecté sa promesse : c’est désormais aux joueurs de rendre à World of Warcraft sa saveur d’antan.
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