Les applications de trottinettes électriques en libre-service ne font pas assez pour inciter leurs utilisateurs à respecter les règles. C’est ce qu’affirment trois adjoints à la mairesse de Paris dans une tribune publiée dans Libération ce 5 novembre 2018, à laquelle s’est associé Ariel Weil, maire du IVè arrondissement.
Ces hommes politiques considèrent que ce sont les entreprises comme Bird, Lime ou encore Wind ou Txfy qui doivent « mettre en place une incitation favorisant un comportement plus vertueux de leurs utilisateurs. » Ils suggèrent que les applications se mettent à distribuer des « bonus et malus » aux utilisateurs en fonction des trajets qu’ils ont le droit d’emprunter, et de l’endroit où ils garent les trottinettes.
« S’ils ne le font pas, il faut que la future loi donne le pouvoir aux maires de retirer l’agrément qui leur aura été octroyé », précise la lettre ouverte.
« Urgence » à agir
La loi française est très floue sur le sujet du partage de trottinettes électriques : elle ne précise pas comment doivent se comporter les conducteurs et conductrices, alors que les engins peuvent aller jusqu’à 25km/h. Si la ministre des Transports, Elisabeth Borne, est au courant du problème et que ses équipes travaillent sur une législation claire, les communes aimeraient en attendant pouvoir au moins gérer l’occupation de l’espace public. Les adjoints à la mairesse assènent qu’il s’agit d’une « urgence ».
Car au-delà de la circulation (sur la route ? sur le trottoir ? sur les pistes cyclables ? interdite partout ?), c’est aussi la multiplication des engins délaissés n’importe où qui agacent les pouvoirs publics. Interrogée récemment par Numerama, la mairie de Bordeaux nous expliquait combien les piétons sont de plus en plus dérangés par l’envahissement de trottinettes, déposées à la hâte en plein milieu des trottoirs.
Des places de stationnement pour le free-floating
Aujourd’hui, les sociétés comme Lime ou Bird empêchent uniquement le dépôt de trottinettes en dehors de Paris intra-muros et encouragent (mais n’obligent pas) la prise d’une photo lorsqu’un utilisateur dépose une trottinette quelque part. Or, on pourrait imaginer un système qui empêche l’usager de terminer sa location de trottinette si celle-ci n’a pas été déposée à un endroit autorisé.
Dans le IIè et le IVè arrondissement, mais aussi près de certaines gares, les autorités ont commencé à tester des zones de stationnement réservées aux appareils en free-floating (c’est-à-dire qui ne se déposent pas sur des bornes fixes). Une solution qui fluidifie les trottoirs mais qui s’inscrit paradoxalement à contre-courant du principe-même d’objets en libre-service sans attache… populaires car ils permettent de trouver, potentiellement, des véhicules à chaque coin de rue.
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