Sundar Pichai affirme prendre ses responsabilités « très au sérieux » en matière de harcèlement et d’abus sexuels. Le CEO de Google a annoncé, dans une note interne le 8 novembre, une série de mesures destinées à les combattre.
Des manifestations pour dénoncer la « culture du viol » chez Google
Cette annonce fait suite à la publication d’une enquête du New York Times datée du 25 octobre. On y apprenait qu’Andy Rubin, le père d’Android, avait touché 90 millions de dollars (soit environ 79 millions d’euros) de bonus à son départ. Il avait pourtant été accusé en 2013 d’abus sexuels par une collègue. Des faits que Google connaissait, et avait jugés crédibles. D’autres cadres de la firme étaient accusés de faits similaires. L’un d’entre eux, Rich DeVaul, a démissionné peu après les révélations.
Début novembre, des milliers d’employés de Google ont manifesté partout dans le monde, contre la « culture du viol » qui gangrène selon eux l’entreprise. Ils regrettaient notamment que leur hiérarchie ne prenne pas de mesures jugées suffisantes pour y remédier.
Dans sa lettre, Sundar Pichai a satisfait plusieurs de leurs demandes : « Ces dernières semaines, les dirigeants de Google et moi-même avons entendu vos retours, et nous avons été secoués par les histoires que vous avez partagées, a-t-il expliqué. Nous reconnaissons que nous n’avons pas toujours bien fait dans le passé, et nous sommes sincèrement désolés pour cela. Il est clair que nous avons besoin de quelques changements. »
Plus de formation et de transparence, et moins d’alcool pour les employés
Parmi ces changements, il y a d’abord le fait que l’arbitrage soit rendu optionnel en cas de harcèlement ou abus sexuels. Ce terme désigne le fait de négocier un accord en interne plutôt que d’engager des poursuites en justice. Jusqu’à présent, l’arbitrage était obligatoire, ce qu’avaient vivement dénoncé les employés de chez Google.
L’entreprise promet aussi plus de transparence sur le traitement des affaires en cours, et assure qu’elle proposera aux victimes de harcèlement ou d’abus sexuels un accompagnement personnalisé, afin de les soutenir. Des soins médicaux seront pris en charge si nécessaire.
Google souhaite aussi agir au niveau de ses formations sur le harcèlement sexuel, qui seront « mises à jour » et « étendues ». Ceux qui refuseront la formation verront leur note de « performance » établie en interne baisser.
Dans un document publié en ligne qui détaille les mesures, l’entreprise évoque une dernière mesure plus insolite : l’interdiction d’une consommation « excessive » d’alcool entre ses murs. « L‘un des plus gros facteurs en commun dans les plaintes pour harcèlement déposées chez Google est le fait que l’agresseur avait bu », est-il écrit. Cela représenterait 20% des cas environ — et donc signifie que dans 80 % des cas, ce n’était pas le cas. L’entreprise ajoute à juste titre : « Le harcèlement n’est jamais acceptable et l’alcool n’est jamais une excuse. »
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