Tout le monde a déjà vu passer des vues aériennes affolantes du « 7e continent de plastique », cet immense amas de déchets flottant dans le Pacifique. Ou ces photos, à vous briser le cœur, de pailles coincées dans le nez de tortues.
Normal, le plastique n’est toujours que très peu recyclé : à peine 26% des emballages plastiques en France le sont, explique 60 Millions de consommateurs dans son enquête de mars 2018. D’ici à 2025, le gouvernement voudrait voir 100 % du plastique recyclé. Un système de bonus-malus, pour inciter les Français à privilégier les produits en plastique revalorisé, devrait aussi voir le jour.
D’ici là, difficile de se motiver à inverser la donne quand les conséquences de la pollution générée par le plastique n’affectent pas notre quotidien (à part peut-être voir des bouteilles et des sacs joncher les sentiers en forêt).
Pour les flemmards qui n’ont pas le courage de se lancer dans une lutte acharnée, mais qui n’ont pas envie non plus de regarder le monde s’autodétruire, il existe plusieurs gestes simples. Ils permettent déjà de faire la différence au quotidien… Sans trop se fouler.
Se concentrer sur les emballages
Sur l’échelle de la lutte contre le plastique, Laetitia Nadji fait largement partie de la catégorie « élite. » La Française, derrière la chaîne Le corps la maison l’esprit, n’utilise quasiment plus de plastique, ni chez elle, ni à l’extérieur.
Elle l’assure, « vivre sans plastique, c’est facile. » : « Honnêtement, à part les débuts où tout se met en place, la démarche est simple. Une fois que les nouvelles habitudes sont prises, tout roule. » Pour avoir un réel impact sur la planète sans chambouler ses habitudes de vie, elle conseille de se concentrer sur les emballages. Ils contiennent souvent du plastique et sont vite mis à la poubelle. « Promenez-vous dans votre logement et identifiez les objets en plastique. En avez-vous vraiment besoin ? Ne pourraient-ils pas être remplacés par autre chose ? » Pour Laetita Nadji fait un tour de la maison avec nous et nous livre ses petits tricks.
Fini la vaisselle jetable, les Tupperwares et les packs d’eau
Assiettes, couteaux, verres en plastique… dans la cuisine, toute la vaisselle jetable est à oublier. Tout comme les Tupperware de Maman (même si elle y tient beaucoup). « Je conseille de garder les bocaux en verre pour les réutiliser. Au congélateur et au frigidaire, ils conservent les aliments. Ils permettent aussi de contenir la nourriture sur les étagères ou dans les armoires. »
Et pour celles et ceux qui ne veulent pas sortir la belle vaisselle en verre pour une soirée avec beaucoup d’invités, il suffit de miser sur les éco-cups, ces gobelets en plastique réutilisables.
Côté boissons, mieux vaut éviter d’acheter de l’eau. 10 à 20 millions de mètres cubes de déchets sont générés par l’achat d’eau en bouteille selon l’association UFC-Que Choisir. Sauf exception, l’eau est potable en France et peut donc être bue dans des carafes ou emportée dans une gourde. En prime, ce geste évite de porter des gros packs d’eau juste chez soi. Un argument de choc pour les flemmards.
Des savons solides bien plus écologiques
On est d’accord, fabriquer ses propres produits ménagers ou sa lessive, ça commence à être hardcore. Mais en achetant plus responsable, il est déjà possible de faire la différence. Dans la salle de bains, beaucoup de produits d’hygiène peuvent facilement être remplacés par des alternatives sans plastique.
À la place du pousse-mousse, un pain de savon classique fait amplement l’affaire. Idem pour l’hygiène corporelle. Beaucoup de marques proposent des produits sans emballage plastique, comme les shampoings solides de Lush. « Concernant le brossage de dents, My boo company a mis au point des brosses à dents en bois et Lamazuna des dentifrices solides », explique Laetitia Nadji. Et pour la lessive, pourquoi ne pas juste prendre une lessive en poudre, contenue dans une boîte en carton ?
À l’extérieur : dites non aux pailles
Une fois sorti de chez soi, il va falloir apprendre à dire non. 100 milliards de sacs plastiques à usage unique sont consommés chaque année et plus de 700 espèces aquatiques sont impactées par les sacs plastiques, rappelait le gouvernement en 2017. À la caisse des magasins, dégainez votre sac en toile. Au bar, souvenez-vous des pauvres tortues avec des pailles coincées dans le nez et demandez à ce que votre cocktail n’en contienne pas. Ça ne vous coûtera pas plus d’une phrase et peut-être un regard amusé du serveur.
Mieux vaut aussi éviter de boire dans des gobelets en plastique. En France, 150 gobelets sont jetés à la poubelle chaque seconde selon un rapport l’Association santé environnement France (ASEF) de 2016. Au bureau, votre mug à l’effigie de la famille royale peut remplacer assurer le job sans problème. Et une paire de couverts rapportés de la maison éviteront de consommer ceux distribués au moment d’acheter votre repas. D’ailleurs, les services de livraison demandent de plus en plus souvent si des couverts sont nécessaires au moment de valider la commande.
Mis bout à bout, ces actions permettent de réduire le nombre de mammifères marins tués par le plastique chaque année, au nombre de 100 000 chaque année selon la Surfrider Foundation mais aussi de réduire l’apparition de « continents de plastique » et de ses bactéries. À une échelle réduite, ces gestes s’avèrent aussi meilleurs pour notre santé. Ils nous exposent aussi moins aux perturbateurs endocriniens, comme les phtalates ou le bisphénol A. Une manière de penser à soi tout en pensant à l’environnement.
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