Naviguer sur internet, organiser ses fichiers sur le cloud, ranger nos mails, passer le temps sur les réseaux sociaux ou nos smartphones… La moindre action liée à nos usages technologiques quotidiens, et aussi banale peut-elle sembler, a un impact considérable sur l’environnement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon l’association Gesi, le web serait responsable de plus de 2 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Quelques gestes simples et rapides
Côté utilisateur, l’impact n’est pas énorme, si on le compare à un trajet en voiture (même court) ou à la pollution des industries. Mais des gestes simples peuvent ne pas faire augmenter la consommation globale liée au numérique. Par exemple, en éteignant l’ordinateur, mais aussi son écran s’il ne s’agit pas d’un portable à chaque fois que cela est possible, plutôt que de le laisser en mode veille. Concernant les mails, il suffit de penser à les trier. Stocker des données inutiles et désuètes entraîne une surconsommation dans la conservation de ces données par les hébergeurs.
Voilà pourquoi il faudrait aussi utiliser un filtre antispam et limiter ses abonnements aux newsletters. Mieux vaut conserver uniquement celles que l’on juge essentielles, que l’on consulte véritablement une fois celles-ci reçues. Ou avoir recours à un site conçu à cet effet comme CleanFox. Celles et ceux qui souhaitent ajouter à leur surf une action positive pourront aller plus loin en privilégiant des moteurs de recherche dits écologiques comme Ecosia ou Lilo, qui reversent une grande partie de leurs bénéfices à des projets engagés.
Côté matériel, il est inutile de renouveler sans cesse smartphones et ordinateurs sans besoin réel – pour simplement suivre les tendances par exemple. Une montagne de déchets sont dus aux anciens appareils et la production des nouveaux n’est pas sans effet sur la pollution. Si vraiment renouveler votre équipement high-tech s’annonce nécessaire, songez aux constructeurs connus pour leur engagement côté recyclage ou approvisionnement, comme Apple, Google ou HP.
Une marche constante et empirique du côté des data centers
Et dans cette lutte pour faire de l’informatique plus verte, les centres de données ne sont pas en reste, comme nous l’explique Joaquim Dos Santos, Directeur Recherche et Développement au sein de l’hébergeur web IKOULA. « On tente de travailler en amont sur la consommation à tous les niveaux (serveurs, climatisations, batteries). Cela veut dire qu’on part à la chasse aux très vieux serveurs, gourmands en énergie. » La démarche est constante et empirique, afin de toujours améliorer la démarche écologique du centre et, de facto, réduire l’empreinte carbone. « Quand un serveur est utilisé d’une façon intense, on étudie toujours s’il consomme plus ou moins qu’un serveur d’une autre marque. C’est en observant, en testant, que petit à petit, nous réduisons nos postes de consommation énergétique. »
Autre facteur et non des moindres : le recyclage. Plutôt que de jeter ses vieux serveurs, IKOULA préfère en faire don aux écoles afin de leur donner une seconde vie. Dans le même ordre d’idée, l’entreprise propose aussi des produits reconditionnés, des petits composants encore en bon état et testés au préalable qui, même s’ils ne sont pas de la toute dernière génération, remplissent encore leur cahier des charges. Tous les composants n’ont toutefois pas la chance de faire peau neuve : c’est notamment le cas lorsqu’ils sont trop énergivores, pas assez eco-friendly.
L’art du (petit) détail
Enfin, comme un particulier, les employés qui travaillent dans un data center font particulièrement attention aux moindres aspects du quotidien, « comme éteindre les lumières, confirme notre spécialiste. Au cours d’un déplacement entre nos deux data centers, on favorise des voitures moins polluantes, sans diesel. Cela peut paraître être une goutte d’eau dans la consommation globale, mais c’est très important. » Preuve qu’en matière d’écologie, il n’y a finalement pas de petits détails.
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