Vous avez l’idée, l’envie et la motivation pour créer un podcast, mais vous ne savez pas par où commencer ? Ce guide est fait pour vous. Ici, on vous donnera de petits conseils pour savoir dans quel matériel investir en priorité, ou qu’est-ce qui, au contraire, est superflu pour débuter.
1 – Le micro
Un micro fixe
La base d’un podcast, c’est évidemment d’enregistrer une ou plusieurs voix. Si vous souhaitez parler ou faire parler une personne seule devant un micro, il vous faut un matériel plutôt fixe.
L’un des grands classiques en la matière est le modèle Yeti, de Blue, qui est vendu à 150 euros. En plus d’offrir une belle qualité de son, il a pour avantage de se brancher directement à un ordinateur, grâce à un port USB. Du coup, pas besoin d’autre matériel.
Si cette première solution conviendra à la grande majorité des personnes, il est aussi possible de choisir un matériel plus perfectionné. On choisira alors un micro comme le Perception Live P5s d’AKG, à 75 euros sur Amazon, et une table de mixage. Elles permettent d’ajuster le son de manière très précise.
On en trouve à un peu tous les prix, et des plus ou moins complexes. On vous recommande par exemple l’accessible XENYX 502 à 40 euros de Behringer, ou la plus complexe XENYX 1202 à 67 euros, de la même marque. Cette dernière sera pratique si vous comptez faire un podcast avec beaucoup d’invités, ne serait-ce que pour moduler le volume du son de chaque micro en fonction de la voix de chacun.
On prendra un filtre anti-pop à environ 5 euros pour éviter les bruits parasites qui peuvent apparaître lorsque vous parlez trop près du micro.
Une fois le micro branché à votre ordinateur, utilisez un logiciel de montage comme Audacity (cf plus bas). Il suffira ensuite de bien exporter le ficher (et non l’enregistrer au format d’édition du logiciel de montage) en format MP3.
Un micro mobile
Si vous comptez inclure des interviews dans le podcast, ou faire des prises de sons en extérieur, (pour des bruitages par exemple), il faudra un micro plus mobile. C’est là que ça se complique un peu, puisqu’on peut choisir soit un dictaphone, soit un micro portatif, soit un micro qui se fixe directement sur son smartphone, selon l’utilisation que l’on en fera.
Le dictaphone ne donnera pas nécessairement les résultats les plus naturels, mais certains sont très pratiques pour enregistrer des voix tout en atténuant les bruits de l’extérieur. On peut les utiliser par exemple lors d’une manifestation ou un micro-trottoir, ou si l’on est avec quelqu’un dans un café un peu bruyant. Ceux de la marque Olympus, comme le WS-853 qui est vendu à 75 euros et des poussières, correspondent à ce besoin.
Les micros portables garantissent eux une meilleure qualité, même si tous ne se valent pas au niveau de l’atténuation des bruits secondaires. Le Tascam dr-05, à 85 euros, laisse par exemple un peu de bruit de fond. D’autres, comme le Zoom H2N (121 euros), ont un bouton ou une molette qui permet de choisir la direction du son que vous souhaitez garder. On peut ainsi obtenir uniquement la voix de l’interviewé.e, ou celle-ci et la notre, etc. Contrairement au dictaphone, ce type de micro est adapté à la prise de son lors d’un concert, ou prise de son d’ambiance. Il est donc un peu plus cher, mais plus polyvalent.
Enfin, il reste la solution a priori la plus abordable, puisque vous avez déjà le gros du matériel : un smartphone, avec une application. Sur iPhone, il existe une application préenregistrée, qui s’appelle Dictaphone. Sur Android, vous avez le choix entre des dizaines d’applications, gratuites ou payantes. Avant d’enregistrer, faites toujours un test. Certaines ont pour mauvaise habitude de couper l’enregistrement lorsque votre téléphone se met en veille, alors que d’autres empêchent justement la mise en veille. Et ne comptez pas sur ce mode d’enregistrement pour obtenir un son parfaitement clair, surtout si vous êtes en extérieur. Pour l’améliorer un peu, il existe de petits micros que l’on branche directement sur l’appareil, comme le Rode Video Mic Me à 60 €.
Pour toutes ces solutions, n’hésitez pas à acheter une bonnette (entre 4 et 8 euros), universelle ou adaptée au micro. Cela évite les bruits parasites, ou les bruits de vent en extérieur par exemple. Une bonne vieille chaussette autour du micro fait aussi parfois bien l’affaire.
2 – Le logiciel de montage
Les gratuits
Le logiciel de montage de référence, gratuit, est Audacity (PC et Mac). Il est assez facile d’utilisation et intuitif, et il existe des tas de tutoriels pour apprendre à le maîtriser sur YouTube. Pour le dire vite, une fois votre micro branché, vous n’aurez qu’à appuyer sur le bouton rouge pour lancer l’enregistrement. Découpes et effets se feront ensuite facilement sur la piste : sélectionnez un bout de la plage sonore pour ajouter un effet. Un peu de compression permet souvent de contrebalancer une prise sonore moyenne.
Les payants
Côté logiciels payants, on vous conseille Adobe Audition à 24 euros par mois (il existe une version d’essai gratuite pour tester), ou Reaper, disponible entre 60 et 225 dollars. Tous deux sont compatibles Mac et PC. Sur Mac, la référence professionnelle absolue reste Logic Pro X, mais le gratuit Garage Band peut déjà faire des merveilles pour des besoins d’un enregistrement simple.
Quel que soit le logiciel que vous choisissez, n’hésitez pas à multiplier les pistes de son, cela rend toute modification bien plus simple. Pour commencer, on en mettra par exemple une pour la voix, une pour les interviews, et une pour les musiques et sons d’ambiance… qu’il faudra choisir libres de droits si vous n’avez pas de budget.
3 – Où trouver des musiques et sons libres de droit
Pour agrémenter son podcast, il peut être utile d’ajouter des sons ou des musiques. À moins d’avoir chez vous un instrument et / ou beaucoup de talent, il va vous falloir trouver des contenus libres de droits si vous n’avez pas le budget pour payer une composition.
Pour cela, il existe des sites dédiés payants comme Premium Beat, ou gratuits comme Music Screen, Au bout du fil,
On en trouve également sur YouTube. Les comptes comme La musique libre ou SonarEffects, AR sound effect ou Audio Library sont de véritables mines d’or. Google fournit également sa base de données.
4 – Trouver un nom
Pour le nom de votre podcast, il faudra vérifier qu’il n’est pas déjà utilisé et / ou déposé. Vous pouvez taper le nom directement dans les applications ou plateformes, ou faire une recherche Google en sélectionnant un site précis. Par exemple, pour savoir si le podcast « chatons-podcast » existe sur iTunes, on tapera « chatons-podcast site:itunes.apple.com ». On vérifie ensuite que le nom n’a pas été déposé sur la base de l’INPI, juste ici.
Une fois que tout est prêt, il ne vous reste plus qu’à mettre le tout en ligne.
5 – Où et comment publier son podcast
Héberger son podcast
Pour commencer, il va falloir héberger votre podcast quelque part : contrairement à ce qu’on pourrait penser, les plateformes comme iTunes ou les apps de podcast ne possèdent pas les fichiers. Elles les récupèrent depuis un espace en ligne. La meilleure solution est la plus technique : vous pouvez acheter un espace de stockage en ligne chez un hébergeur comme Gandi ou OVH. Il suffira d’y créer un dossier depuis un logiciel FTP (notre préféré : Cyberduck) et de téléverser votre fichier mp3 ainsi que votre fichier XML qui l’indexe (voire ci-dessous).
Il est aussi possible de passer par un service dédié, comme LibSyn, qui propose pour 5 dollars par mois 50 Mb d’espace disponible, Blubrry, qui coûte 12 dollars par mois pour 100 Mb disponible, ou Ausha, 11 euros par mois, en français et avec stockage illimité. Le choix dépendra que la longueur et la taille de vos podcast, ainsi que de leur régularité.
Rendre le podcast disponible sur les plateformes d’écoute
Une fois votre podcast hébergé quelque part, il va falloir récupérer son flux RSS. Il est généré automatiquement par les plateformes citées ci-dessus, ce qui est un avantage certain.
Dans le cas d’un podcast auto-hébergé, il va falloir éditer un fichier .xml, par exemple dans un éditeur de texte. Vous pouvez commencer par recopier celui d’un de vos podcasts préférés — ici, vous trouverez celui de Random. C’est ce flux, qui contient les épisodes, votre logo, etc, qu’il vous faut soumettre aux plateformes : il faudra donc changer chaque ligne qui correspond à un élément. Le mieux est de se soumettre aux informations demandées par iTunes, qui est la référence sur le sujet. Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin ici, un exemple de fichier XML ici et la liste des catégories ici.
Pour publier le podcast sur iTunes, il faudra passer par Podcast Connect (et donc un compte iTunes), qui se trouve à cette adresse. Le processus est assez simple et vous permettra de valider votre fichier XML, pour certifier qu’il est conforme et bien écrit. La soumission prend quelques jours, une fois le tout validé.
Spotify permet depuis peu à n’importe qui de publier son podcast, comme on vous l’expliquait en octobre. Pour cela, rendez-vous sur la plateforme Spotify for Podcasters. Cliquez deux fois sur « Get Started », acceptez les termes du contrat, et insérez le lien vers votre flux RSS.
Pour SoundCloud, on clique sur ce lien pour télécharger directement un podcast.
Sur YouTube, il suffit de créer une chaîne, et d’en faire une vidéo.
Enfin, pour les applications comme Castbox, Pocket Cast ou les autres applications de ce type, ce sont elles qui incluent directement les podcasts. N’hésitez pas à leur envoyer un mail incluant le lien vers votre flux RSS, pour leur signaler que vous avez sorti un nouveau podcast.
Voilà, maintenant que vous savez tout, il n’y a plus qu’à passer à l’enregistrement.
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