Alors que la vente de musique enregistrée est en baisse constante depuis le début des années 2000, celui de l’édition musicale est en pleine forme. Cette partie de l’activité des maisons de disques consiste à vendre des licences d’exploitation des chansons sur des œuvres dérivées, qu’il s’agisse de sonneries, de partitions ou d’habillage sonore de films, de publicités ou de jeux-vidéo. Sur ce marché, EMI est pour le moment leader, avec une part de marché estimé entre 17 et 22 pourcents.
En septembre, Universal Music Group, filiale du français Vivendi, avait notifié sa volonté d’acheter BMG Publishing pour 1,63 milliards d’euros. L’opération validée par les autorités américaines dès le 14 novembre devrait permettre à Universal de passer devant EMI dans les activités d’édition musicale, en obtenant de 24 à 28 % des parts de marché. L’association des labels indépendants IMPALA, qui avait fait échec à la fusion de Sony BMG, a tout de suite saisi les autorités de Bruxelles pour s’opposer au rapprochement de BMG et Universal.
Selon des informations de Bloomberg, qui cite trois sources proches du dossier, la Commission Européenne devrait approuvée dans les prochaines semaines une recommandation des fonctionnaires en charge de la concurrence, qui jugent l’opération favorablement. Les tractations auraient été facilitées par des concessions faites par Universal, qui pourrait vendre à des labels concurrents certains droits dont certains concernant des chansons de Eric Clapton et Michael Jackson. Pour contrer les inquiétudes européennes sur une trop forte concentration du marché, Vivendi a déjà proposé de se séparer de ses labels Rondor Music UK, Zomba Music Group et BBC Publishing.
La Commission doit aussi se prononcer une seconde fois sur la fusion de Sony BMG. Le 23 mars, elle a fait savoir qu’elle suspendait sine die son examen faute d’informations suffisantes.
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