Google lance aujourd’hui son service de paiement simplifié par mobile Google Pay, mais sans partenariat avec les banques françaises classiques. Ce qui limite d’entrée le nombre de personnes concernées par le service.

Plus de trois ans après son lancement aux États-Unis, Google Pay arrive enfin en France ce 11 décembre 2018. L’application de paiement simplifié sans contact et en ligne de l’entreprise américaine a pour vocation de devenir le Google Maps du paiement simplifié. Mais elle démarre de façon poussive en France, contrairement à Apple Pay qui est déjà bien installé.

Google Pay est une application qui permet de payer plus rapidement, à la fois en ligne et en magasin (sans contact, avec un smartphone). On peut y enregistrer plusieurs cartes bancaires, et l’utiliser comme portefeuille numérique pour enregistrer ses cartes de fidélité. L’idée est de réaliser les paiements en deux clics ou moins.

Le paiement sans contact sur Android

Pour payer, il suffit de poser le smartphone sur la borne de paiement NFC.  // Source : Numerama

Pour payer, il suffit de poser le smartphone sur la borne de paiement NFC.

Source : Numerama

Pour les habitués du paiement sans contact, on reprend le même fonctionnement que pour les cartes bancaires. À partir du moment où la borne de paiement dispose de la technologie NFC (communication en champ proche), reconnaissable à son logo singulier, vous pouvez payer par Google Pay.

Pour les transactions de moins de 30 euros, il suffit de réveiller son smartphone — pas besoin de le déverrouiller donc — puis de le poser sur la borne, exactement comme un paiement sans contact classique. Pour les transactions plus importantes, il faudra valider la transaction avec un code ou une empreinte digitale.

En ligne, les sites peuvent prendre les API de Google pour offrir la possibilité d’utiliser Google Pay à leurs clients. Pour payer, il suffit d’effectuer une simple authentification par empreinte digitale, par exemple.

Enfin, pour accéder à ce service, il faut un smartphone qui fonctionne à minima sur Android 5.0 Lollipop, ce qui l’ouvre à une large gamme de smartphones. Google Pay fonctionne également sur les montres connectées sous Wear OS.

Trop peu de banques partenaires

L’application de Google offre enfin une alternative à l’Apple Pay pour les utilisateurs Android. Mais ce lancement manque de partenariats. L’entreprise californienne affirme être en discussion avec de nombreuses entreprises, mais ses services ne sont pour l’instant accessibles qu’à condition d’avoir un compte dans une des trois banques partenaires.

Boursorama, N26 et Revolut sont trois banques en lignes, dont les clients sont habitués à utiliser ce genre de service et qui auront une plus forte propension à adopter Google Pay.  Boon et Lydia, les deux applications de paiement mobiles, sont également compatibles avec Google Pay, tandis que le partenariat avec Edenred permettra d’utiliser ses tickets restaurants. En somme, Google n’est parvenu à signer que des acteurs du numérique, et n’a pas convaincu les banques traditionnelles.

À son lancement Apple Pay comptait la Banque Populaire et la Société Générale dans ses partenaires // Source : Apple

À son lancement Apple Pay comptait la Banque Populaire et la Société Générale dans ses partenaires

Source : Apple

Pour rappel, Apple Pay à son lancement en 2016 ou même Samsung Pay plus tôt dans l’année pouvaient compter sur des banques classiques comme la Banque Populaire ou la Caisse d’Épargne. Sans acteurs classiques — pour l’instant — Google Pay reste fermé à une importante partie de la population. La présence de Boursorama laisse la porte ouverte à sa maison mère, Société Générale, mais aucun accord n’a pour l’instant été conclu. Si les banques ne veulent pas dépendre de l’application de Google, elles peuvent également intégrer Google Pay à leur propre service via une API, pour l’utiliser dans leur propre application.

Ce manque de partenaire surprend d’autant plus qu’à l’inverse d’Apple Pay, qui récupère une commission de 5 centimes sur chaque transaction, Google ne facture pas son service. D’ailleurs, de l’intégration de la fonctionnalité à son utilisation, le géant américain ne demande pas de rémunération de la part des banques ou des commerçants.

Garanties sur les données

Pour sécuriser les transactions, Google génère un token qui correspond à un numéro de carte virtuel, accompagné d’un cryptogramme unique. Toutes les coordonnées bancaires sont chiffrées puis stockées dans des data center dédiés. L’application permet de visualiser ses 10 dernières transactions, avec le montant, le lieu, le nom de l’utilisateur et les derniers chiffres de la carte.

Malgré ce lancement poussif, Google Pay espère rapidement étendre ses partenariats. // Source : Google

Malgré ce lancement poussif, Google Pay espère rapidement étendre ses partenariats.

Source : Google

En cas de vol, il est possible d’utiliser la fonction Google Localisation pour fermer son compte, mais aussi supprimer ses données à distance. Si vous n’avez pas constaté le vol, l’application se charge de traquer un changement dans votre comportement d’achat. En conséquence, elle demandera une nouvelle authentification après quelques paiements inférieurs à 30 euros d’affilée par exemple. De même, l’utilisation de Google Pay hors ligne sera limitée à deux ou trois transactions et nécessitera une reconnexion à Internet, ainsi qu’une nouvelle identification.

Google garantit qu’il ne fera pas de ciblage publicitaire à partir de ces données, et que plus largement, il n’a pas d’intérêt sur les données dans ce service.

Google espère étendre son service à de nombreuses entreprises avec qui elle discute actuellement. Par exemple, elle souhaite étendre Google Pay aux sociétés de transports comme la RATP, alors qu’elle propose déjà les paiements pour Transport For London en Grande-Bretagne ou Suica au Japon. En bref, l’entreprise californienne a de nombreux partenariats à conclure avant que Pay puisse prétendre à devenir à service de masse.

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