Très doucement mais, espérons-le, très sûrement, Universal commence à emboîter le pas de EMI et à arrêter d’imposer des DRM aux consommateurs qui achètent leur musique. La maison de disques française devrait y aller par étapes, en commençant d’abord par son catalogue classique…

Après EMI qui a fini par signer un accord fructueux avec iTunes, c’est Universal Music qui confirme qu’il pourrait à son tour abandonner le dogme des DRM. Billboard indique selon des sources proches du dossier que la filiale de Vivendi envisage de tester la vente de fichiers musicaux non protégés, en particulier sur son catalogue de musique classique.

Alors qu’EMI a choisi Apple pour démarrer l’opération de déverouillage (et directement sur l’ensemble de son catalogue), Universal devrait porter son dévolu sur Amazon, dont la plate-forme de musique sans DRM est attendue – selon les rumeurs – dans les prochaines semaines. Amazon laisse filtrer depuis bien longtemps la sortie d’une offre musicale commerciale, et semblait proche de sortir une offre sur abonnement façon Napster et Rhapsody, avant de se sentir trahi par Microsoft. Le géant du logiciel venait en effet de faire un pied de nez à sa propre norme de DRM Windows Media « PlaysForSure », envisagée par Amazon, en sortant son Zune et sa plate-forme Zune Marketplace, incompatibles avec la propre norme de Microsoft. Fâché, Amazon a décidé d’abandonner urement et simplement les DRM, et de contraindre les maisons de disques à vendre du MP3 non vérouillé.

Un clivage Sony BMG-Warner contre EMI/Universal autour des DRM ?

Universal Music, qui ne soutient toujours pas publiquement l’abandon des mesures de protection (souvenez-vous de Pascal Nègre le mois dernier…), a lancé ces derniers temps plusieurs tests de niche. Aux Etats-Unis, l’album de Jesse McCartney a été vendu sur Yahoo Music sans DRM, tandis qu’en France Universal Music a vendu lui-même en MP3 les albums de Superbus et d’Emilie Simon.

Les chiffres de vente des morceaux sans DRM seront déterminants pour la future stratégie d’Universal. Eric Nicoli, le président d’EMI, devrait avoir titillé la curiosité des patrons de maisons de disques en annonçant que ses albums sans DRM se vendaient 10 fois plus depuis qu’ils avaient arrêté les DRM….

Pourtant, Sony BMG et Warner Music semblent toujours totalement opposés à l’idée d’offrir au consommateur qui achètent leur musique un fichier d’utilité au moins égale à celui qu’ils trouvent sans payer sur les réseaux P2P. Sans doute croient-ils toujours, eux, que la légalité est un argument commercial suffisant.

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