Les démonétisations de vidéos sur YouTube sont parfois bien mystérieuses, et nombreux sont les vidéastes qui ne comprennent pas pourquoi leurs contenus ne peuvent tout à coup plus contenir de publicités. Pour y remédier, la plateforme de partage de vidéos a décidé (d’enfin) clarifier début janvier certaines règles appliquées en la matière.
Les « grossièretés » sont admises, mais pas toutes
Dans un billet de blog, YouTube explique aux créateurs comment ils peuvent évaluer leurs contenus et déterminer ainsi ce qui pourrait être démonétisé ou non.
Un contenu uniquement destiné aux adultes pourra faire l’objet d’une monétisation sélective. Cela signifie que la ou le vidéaste peut activer les publicités dessus, mais que des marques pourront choisir de ne pas diffuser leurs propres annonces.
L’article nous apprend aussi qu’il est possible de dire « quelques grossièretés » dans ses vidéos sans risquer pour autant la démonétisation. On y trouve des termes comme « merde » ou « bordel », mais aussi, plus étonnant, le terme homophobe « enc*** ». Contacté à ce sujet, YouTube nous a expliqué qu’il s’agissait d’une mauvaise traduction du terme anglophone « fucking » en français. Le terme a depuis été modifié en « put*** ». YouTube rappelle que les insultes à caractère homophobe ne sont pas admises.
En cas de « grossièretés » présentes directement dans le titre ou la miniature, ou si l’auteur de la vidéo adopte un langage vulgaire haineux ou dégradant, la vidéo est démonétisée.
On peut parler de sexualité, mais pas… d’abus sexuels
Après le cas des insultes, on trouve également des précisions sur les contenus à caractère sexuel. Il est noté que l’on peut parler librement de sexualité tant que les propos ne sont pas trop suggestifs et ne contiennent pas de nudité. Les contenus d’éducation sexuelle sont également admis.
Juste en dessous, on lit que les « discussions à propos d’actes sexuels » ou la présentation de sextoys peuvent être monétisés, mais que les marques peuvent choisir de ne pas diffuser leurs publicités.
Sur YouTube, les contenus à caractère sexuel font très régulièrement l’objet de démonétisations. Certaines vidéastes spécialisées dans l’éducation sexuelle comme Clemity Jane estiment qu’environ 90 % de leurs vidéos sont concernées. En mai 2018, un mouvement avait été lancé à ce sujet par l’association Les Internettes. Sous le hashtag #MonCorpsSurYoutube, de nombreuses créatrices avaient témoigné.
Au mois de juillet, YouTube avait également dû s’excuser auprès des vidéastes LGBT. Il lui était entre autre reproché de démonétiser des vidéos dont le titre contenait les termes « trans » ou « transgenre », ou des contenus sur les relations amoureuses ou sexuelles entre personnes du même genre. D’après les règles plus précises de YouTube, ces contenus n’ont pas à être démonétisés.
YouTube a également précisé ses règles concernant l’usage d’images violentes. Elles sont autorisées s’il s’agit par exemple d’une scène dans un jeu vidéo, ou un clip musical. En revanche, il est écrit que les « descriptions ou propos relatifs à des abus sexuels » seront démonétisés. Cela pose question, car nombreux et nombreuses sont les vidéastes qui se libèrent en parlant des abus dont ils ont été victimes sur YouTube.
Les vidéos d’actualité seront largement démonétisées
Concernant les drogues – sujet qui avait également fait débat dans la communauté des dits « weedtubers » –, les contenus humoristiques et pédagogiques sont admis. Les références « détaillées et explicites à l’abus, l’achat, la fabrication [ou] la vente de drogues » ne le sont elles que dans certains contextes, comme un documentaire par exemple.
Les références à des groupes discriminés sont acceptées lorsque cela se fait de manière non blessante ou « dans un but humoristique », mais pas lorsque c’est humiliant ou haineux.
Il est aussi noté que l’on peut parler d’armes à feu, mais pas donner de conseils pour en améliorer les performances ou les dissimuler. YouTube avait déjà sévi sur le sujet en mars 2018.
Enfin, on apprend que les contenus « ayant trait à des guerres, des décès ou des catastrophes » seront systématiquement démonétisés. Cela comprend notamment les vidéos évoquant des actes terroristes, à priori même si cela est fait dans un but pédagogique ou à titre d’information.
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