Le 30 janvier, on apprenait que Facebook avait versé 17 euros par mois à des internautes en l’échange de leur vie privée. Google a confirmé quelques heures plus tard à The Verge avoir mis en place un programme similaire.
Une application « privée »
Le programme en question s’appelle Opinion Rewards. Il s’appuie sur une application mobile nommée « Screenwise Meter », disponible sur iOS et Android.
Cette application est « privée » : elle n’est pas disponible sur les magasins d’applications classiques (Google Play ou App Store), mais on peut l’obtenir grâce à un lien de téléchargement. Au travers de cette plateforme, Google propose à des internautes un échange. Contre l’accès à leurs données de navigation sur Internet, l’entreprise leur donne de l’argent, sous forme de cartes cadeaux.
L’application, a annoncé Google à The Verge, a été désactivée sur iOS. Elle ne respectait pas les conditions d’Apple sur les données personnelles. Sur les iPhone, les développeurs n’ont plus le droit depuis l’été 2018 de recueillir plus de données que celles qui sont nécessaires au bon fonctionnement de leur service. Cela n’est possible que pour certains usages bien précis, comme par exemple pour une application utilisée uniquement en interne, dans une entreprise.
Google reconnaît avoir fait une « erreur »
Un porte-parole de Google a reconnu que « Screenwise Meter » n’aurait pas dû être proposée sur iOS. « C’était une erreur et nous nous en excusons, a-t-il dit à The Verge. L’application est, et a toujours été basée sur le principe du volontariat (…) les utilisateurs pouvaient se désinscrire du programme à n’importe quel moment. »
L’application est toujours disponible sur Google Play. Facebook a pris une décision similaire à propos de sa propre application de recherche, appelée « Facebook Research » ou « Project Atlas ». L’entreprise l’a désactivée sur iOS, mais pas sur Android. « Facebook Research » a permis à Facebook, moyennant 17 euros par mois par utilisateur, d’avoir accès à de nombreuses données personnelles : des messages privés, des emails, ou encore des historiques de recherches en ligne.
L’entreprise se défend comme Google d’avoir trompé les internautes. « Facebook Research » était certes utilisée par des adolescents de moins de 15 ans, mais tout le monde avait donné un consentement éclairé, assure Facebook.
Apple n’a pas encore réagi aux explications de Google. Il a en revanche décidé de bloquer toutes les applications internes de Facebook mercredi 30 janvier, suite aux révélations sur « Facebook Research ».
Ces informations surviennent dans un contexte de méfiance envers les géants de la tech concernant la protection des données personnelles. Lundi 21 janvier, la CNIL a infligé à Google une amende record de 50 millions d’euros pour violations du RGPD.
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