Les Européens avaient découvert Sarahah à l’été 2017. L’application était alors plus téléchargée sur le magasin d’applications Apple que YouTube, Instagram, Snapchat ou même Facebook. Elle permettait d’envoyait des messages anonymes à des personnes. En février 2018, elle a été bannie de l’App Store et de Google Play car elle était utilisée à des fins de cyberharcèlement. Mais les créateurs de Sarahah ne se sont pas avoués vaincus, puisqu’ils ont développé Enoff, une application similaire dédiée au monde du travail.
Un environnement « sécurisé »
Selon Wired, l’application a été lancée le jeudi 31 janvier. Elle a pour objectif de combattre le harcèlement moral et sexuel au travail. Elle permet aux employés et employées de témoigner anonymement lorsqu’ils ou elles sont témoins ou victimes de tels faits. « C’est un environnement sécurisé pour rapporter les incidents tout en gardant l’anonymat », est-il expliqué sur l’App Store.
L’idée n’est pas mauvaise en soit. Il existe d’ailleurs déjà des applications ou plateformes similaires comme Bravely ou We Said Enough. Mais l’historique des créateurs de l’application pose question.
À son lancement, Sarahah n’était évidemment pas destinée à devenir un outil de cyberharcèlement. Selon ses créateurs saoudiens, elle devait servir à s’envoyer des compliments ou des critiques constructives entre collègues. Son nom vient d’ailleurs d’un terme arabe signifiant « honnêteté ».
Des utilisateurs avaient toutefois détourné Sarahah hors du monde du travail, à des fins posant problème. Une pétition décrivant l’application comme un terrain fertile pour la haine avait recueilli près de 500 000 signatures. Apple et Google avaient alors décidé de la bannir de leurs magasins d’applications.
Une application mieux cloisonnée ?
Contrairement à Sarahah, Enoff semble avoir été conçue pour éviter les débordements. Pour envoyer un message, il faut par exemple sélectionner un motif, comme « harcèlement sexuel ». L’application est donc plus cloisonnée et difficilement utilisable à des fins de harcèlement. Les entreprises qui rejoindront l’application devront par ailleurs s’inscrire et attendre d’être validées par Enoff.
Un lien sera ensuite mis à disposition des employés, qui n’auront à renseigner qu’un pseudonyme et un mot de passe. Cette précision est d’autant plus importante que Sarahah avait aussi été épinglée pour la collecte de données personnelles d’adolescents (emails, numéros de téléphone).
En revanche, il faut savoir que les signalements anonymes sont transmis directement à l’entreprise et non à un consultant légal ou une personne tierce. L’entreprise pourra prendre contact avec les employés qui ont effectué un signalement sans savoir de qui il s’agit.
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