À peu près 7 600 tonnes de déchets spatiaux sont entassées dans ou autour de l’orbite terrestre. C’est le résultat de quelques décennies de conquête spatiale, avec des satellites qui ont subi l’usure du temps, ont arrêté de fonctionner ou ont cessé d’être utilisés par leurs opérateurs. Pires : certains débris tournent autour de la Terre à un peu moins de 50 000 km/h, soit 13 000 mètres par seconde, soit bien plus rapidement qu’une balle de pistolet.
Ces objets dangereux pour les autres satellites et l’activité humaine présente et future sont difficiles à nettoyer sans causer plus dégâts. Nettoyer ces déchets célestes en douceur, voilà la mission de RemoveDEBRIS, petit satellite éboueur européen qui a accompli sa mission de démonstration le 15 février 2019. Vidéo à l’appui.
Un projet européen
Comme on peut le voir, le satellite utilise un harpon propulsé à 20 mètres par seconde pour capturer un débris spatial. Tout l’enjeu, pour lui, est de viser juste et d’arriver avec suffisamment de vitesse pour percer la structure du débris, souvent en métal. Comme on le voit sur la vidéo, il lui manque encore quelques ajustements pour que son opération soit parfaite : une fois la pièce harponnée, elle entre en rotation rapide et pourrait déstabiliser le satellite lui-même. C’est pour cela que les équipes de recherche doivent penser à une manière donner de la rigidité au câble du harpon après l’avoir laissé libre de chasser sa proie métallique.
Et si toutes ces considérations sont encore d’actualité, c’est que la mission RemoveDEBRIS n’était en réalité qu’une preuve de concept. L’équipe, dirigée par le Centre Spatial de l’université de Surrey au sud de Londres, est composée de plusieurs pôles européens qui ont œuvré pour apporter des solutions fiables au problème de la pollution orbitale. Pour la France, ArianeGroup a travaillé sur l’ingénierie du satellite et l’INRIA et Airbus ont collaboré pour mettre au point la navigation basée sur la vision de l’appareil. Deux autres divisions de Airbus, anglaise et allemande, ont travaillé sur le harpon et le filet. Les Pays-Bas, la Suisse et l’Afrique du Sud ont également participé à l’opération. L’Union européenne a financé le projet.
Cette vidéo de l’expérience valide donc sa faisabilité. C’était, pour les scientifiques, l’étape la plus difficile. La dernière étape du processus pourrait être comparé à l’incinération des déchets ménagers : le satellite va déployer une voile qui va l’attirer vers l’atmosphère terrestre. Sa descente a pour but de le détruire — et le déchet capturé avec lui.
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