« You can touch it but you can’t bend it » (« vous pouvez le toucher mais vous ne pouvez pas le plier ») : c’est avec cette phrase que nous avons été accueillis sur le stand de Royole la première fois, dont la star n’est autre que le FlexPai. Un paradoxe quand on sait qu’il s’agit d’un smartphone pliable qui a damé le pion au Samsung Galaxy Fold et au Huawei Mate X. Mais face à des géants qui rechignent à faire toucher leurs produits à la presse, Royole a peut-être senti une opportunité : nous avons pu prendre en mains le FlexPai le lendemain pour corroborer les premières impressions catastrophiques de la presse spécialisée.
Et nous ne fûmes pas déçus du voyage. Tandis que le Galaxy Fold et le Mate X, malgré certaines réserves et des interrogations sur leur intérêt, peuvent donner envie, le FlexPai est la définition de la tech mal finie. Son apparence cheap n’invite pas à la confiance et les finitions laissent fortement à désirer. L’impression visuelle est tout sauf convaincante. À l’usage, l’expérience est encore pire.
Royole ou le purgatoire de la tech
À l’instar du Huawei Mate X, le FlexPai ne dispose que d’un seul écran qui se plie vers l’extérieur pour passer d’une tablette à un smartphone. Quand on manipule l’objet, on se rend compte que la technologie n’est pas du tout maîtrisée. Il y a d’abord les défauts hardware : le poids, le bruit désagréable quand les deux bord se rejoignent, l’écran plat jamais vraiment plat ou encore les plis disgracieux qui se forment sur la charnière et le jour entre les deux écrans.
Puis surviennent les imprécisions logicielles : le système d’exploitation Android, loin d’être d’une fluidité irréprochable, a du mal à se positionner correctement. Ainsi, on a observé des icônes d’applications qui se chevauchent, un écran qui clignote, car il ne sait pas dans quelle position se mettre et une gestion calamiteuse du format paysage. Sans parler de la partie inférieure du FlexPai qui réagit difficilement aux pressions tactiles.
Quelques minutes en compagnie du FlexPai permettent donc de condamner ce « premier smartphone pliable » au rang de mauvais élève du segment. À trop vouloir être le premier, Royole a oublié de faire… un produit.
Et en réalité, quand on voit le stand, on comprend pourquoi : la marque est un fabricant d’écran flexible qui n’a aucune idée de comment faire un smartphone. Résultat, on se retrouve avec un showcase absurde, montrant des écrans non tactiles sur à peu près tout. Au prétexte, métaphorique, que la Terre est ronde.
Sur son stand, on a vu des enceintes cylindriques, un t-shirt (?), un chapeau (?) et plusieurs sacs (?) équipés d’un écran flexible. On en vient à espérer qu’il s’agit d’une démonstration par l’absurde, autant de preuves que le concept peut être appliqué à de multiples produits sans réelle justification. Royole n’en a pas vraiment à nous apporter et préfère exposer des possibilités, l’une écartant l’autre sans avoir réfléchi à sa propre condition.
On préfèrera en rire, en espérant que Royole finisse par trouver les clients qu’il cherche pour commercialiser sa brique technologique à sa place.
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