Vous êtes propriétaire d’un Redmi Note 5 ou d’un Mi Mix 2S ? Ces deux smartphones ont été épinglés en février 2019 par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) parce qu’ils émettent des ondes trop intensément. La situation est toutefois rentrée dans l’ordre, à la suite d’une mise à jour logicielle poussée par le constructeur chinois Xiaomi qui a permis de faire redescendre les valeurs litigieuses.
L’une des missions de l’ANFR est d’établir et de faire appliquer un protocole de mesure sur l’exposition du public aux ondes. Il lui faut entre autres surveiller les équipements radioélectriques proposés dans le commerce, comme les smartphones.
Plus exactement, il a été constaté que ces deux terminaux dépassaient la limite du débit d’absorption spécifique (DAS), un indice indiquant la part d’énergie transportée par les ondes électromagnétiques qui est absorbée par le corps humain. En France, la limite réglementaire du DAS pour le corps (tête et tronc) est de 2 W/kg (watt par kilogramme).
Or, des mesures réalisées par un laboratoire accrédité ont montré que le Redmi Note 5 atteignait la valeur DAS de 2,08 W/kg et le Mi Mix 2S celle de 2,94 W/kg. Pour l’un, le dépassement est modeste, pour l’autre il est significatif. Mais les règles sont les règles, qu’importe le degré d’infraction. Une mise en demeure a donc été émise par l’Agence nationale des fréquences pour que les choses rentrent dans l’ordre.
La mise en demeure a été entendue : des mises à jour sont disponibles pour ces deux smartphones. Une fois téléchargées et installées, elles refont descendre les valeurs DAS à 0,356 W/kg pour le Redmi Note 5 et 1,42 W/kg pour le Mi Mix 2S. La limite réglementaire des 2 W/kg étant de nouveau respectée, il n’a pas été nécessaire de prendre une mesure coercitive contre ces terminaux.
Règlement strict
En principe, si vous êtes en possession d’un de ces deux téléphones, vous n’avez rien de particulier à faire : si une connexion à Internet est active, en Wi-Fi ou via votre forfait, la mise à jour est automatiquement récupérée et ainsi réduire sans tarder leur puissance d’émission. Pour le vérifier, il faut que la version du système pour le Redmi Note 5 soit au moins la v10.0.6.0 et la v10.2.1 pour le Mi Mix 2S.
L’incident qui a concerné ces deux téléphones n’est pas si rare que cela. De temps à autre, l’Agence nationale des fréquences intervient lorsqu’elle constate un excès dans les ondes émises. En 2018, quelques modèles ont ainsi été épinglés : citons le Hapi 30 d’orange, qui a été rappelé même s’il n’a fait courir aucun risque sanitaire, ou bien le Pixi 4-6″ d’Alcatel, l’Echo Star Plus et le Honor 8, qui ont été mis à jour.
À l’heure actuelle, du fait de nouvelles exigences européennes en matière de mesures des ondes, l’évaluation du débit d’absorption spécifique au niveau du tronc doit se faire à une distance maximale de 5 millimètres. Auparavant, la distance maximale autorisée était de 25 millimètres. Quant à la mesure au niveau de la tête, il faut que l’appareil soit au contact de l’oreille.
Ce nouveau cadre est en vigueur depuis la fin avril 2016. « Tous les appareils dont le dossier de mise sur le marché est postérieur à cette date sont désormais évalués » à une distance très resserrée. Le Redmi Note 5 est sorti en France en juin 2018, tout comme le Mi Mix 2S. Pour l’ANFR, ces nouvelles mesures permettent de tenir compte des nouveaux usages, comme l’emploi d’un kit mains libres.
Craintes des ondes
L’exposition aux ondes suscite depuis plusieurs années une crainte légitime, mais parfois sans fondement, au sein du grand public. En 2011, le Centre international de recherche sur le cancer, qui est lié à l’OMS, a classé des champs de radiofréquences électromagnétiques dans la catégorie des effets peut-être cancérogènes — celle-ci indique que l’on ne sait pas avec certitude si des effets nocifs sur la santé humaine existent.
En l’état actuel des choses, si la communauté scientifique n’a pas encore tranché avec certitude dans un sens ou dans l’autre, de nombreuses études tendent toutefois à montrer l’innocuité des ondes dans les proportions auxquelles le public est confronté à elles au quotidien. Pour l’heure, les cas de figure problématiques concernent des cas limites qui impliquent des situations d’utilisation anormales.
En attendant, c’est le principe de précaution qui prédomine. Même s’il semble que l’on risque plus de mourir d’un accident de voiture à cause d’un SMS écrit au volant que d’un cancer pour avoir utilisé normalement son smartphone.
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