Si vous utilisez un GPS pour vous déplacer, c’est le bon moment de le mettre à jour ! En particulier si votre équipement s’avère plutôt ancien. En effet, celui-ci pourrait être confronté à un dysfonctionnement à la date du 6 avril 2019. La raison tient en quatre lettres : WNRO, soit en français la réinitialisation de la numérotation du calendrier GPS (GPS Week Number Roll Over).
Cette anomalie n’est pas du tout une surprise. Il s’agit d’un phénomène documenté car il est causé par la manière dont le GPS, système américain de positionnement par satellites, exprime une date. Au lieu de suivre un format classique comme jj-mm-aaaa, la date GPS est exprimée sous la forme d’un numéro de semaine, qui s’incrémente progressivement depuis la date du lancement du GPS.
Quand le GPS ne sait plus compter
Or, le numéro de la semaine est transmis dans un espace de stockage 10 bits, dont la limite est le nombre 1 024. Au-delà, un dépassement d’entier se produit, car la valeur maximale qui peut être représentée en 10 bits est 1 024. C’est là que se trouve l’origine du souci qui affectera peut-être certains GPS. Comme le nombre 1 024 concerne des semaines, ce bug est censé revenir pratiquement tous les vingt ans (19,7 ans environ).
En l’espèce, le calendrier des GPS se remet à zéro lors du WNRO. Dans la mesure où c’est la date du 6 janvier 1980 qui a été retenue pour démarrer le compteur des semaines, c’est dans la nuit du 21 au 22 août 1999 — à une époque où les GPS étaient assez peu répandus — que le premier dépassement d’entier a eu lieu. Le deuxième va donc avoir lieu en théorie 1 024 semaines plus tard, le 6 avril 2019.
GPS récents préservés
Il est toutefois assez peu probable que ce bug cause des difficultés réelles : d’abord, parce que les GPS récents intègrent déjà un correctif qui empêchera l’équipement de ne plus savoir compter. C’est ce que confiait le 19 février le directeur marketing chez TomTom à 60 Millions de consommateurs : « Les GPS de dernière génération, ceux que nous proposons depuis trois à cinq ans, intègrent déjà un correctif ».
Il n’y a pas non plus de crainte à avoir si vous utilisez plutôt une application de navigation par GPS depuis votre smartphone, que ce soit Waze, Coyote, Google Maps, Here WeGo, Mappy ou n’importe quelle autre solution un tant soit peu sérieuse. Assurez-vous simplement de l’avoir bien à jour, conseil qui vaut d’ailleurs dans toutes les circonstances, risque de bug ou non.
Et si votre appareil a été acquis précédemment, il est tout à fait possible que son fabricant propose une assistance pour vérifier ce qu’il en est pour votre produit, pour le mettre à jour le cas échéant. TomTom propose une page sur le WNRO, y compris pour les GPS embarqués dans les véhicules. Mais si votre GPS est récent, vous n’avez pas à vous inquiéter — rien n’interdit toutefois de vérifier les mises à jour.
Fonctions de base a priori préservées
Quant aux rares cas où le GPS est quand même exposé au WNRO, l’ampleur du bug devrait être limitée. « Seules les horloges internes des produits peuvent être impactées », expliquait un chez Garmin, interrogé par 60 Millions de consommateurs. Les autres professionnels qui ont été sollicités indiquent que les appareils devraient rester capables de vous trouver, de calculer des itinéraires et de vous guider.
Certaines fonctionnalités risquent toutefois de ne plus marcher, prévient TomTom, mais pas les services primordiaux. « La réinitialisation du calendrier peut alors causer des problèmes de communication entre les satellites GPS et les puces des récepteurs. Résultat: les puces de certains GPS ne sont plus capables d’assurer certaines fonctions », écrit le fabricant.
Prochaine échéance : l’an 2137
Alors, problème définitivement résolu : oui… en partie. En réalité, la solution qui a été trouvée pour échapper au bug a consisté à passer sur un espace de stockage 13 bits, qui permet d’inscrire une valeur maximale de 8 192. En somme, cela permet d’espacer les remises à zéro de 8 192 semaines, soit environ 157 ans et demi. En fixant 1980 comme point de départ, cette remise à zéro surviendra en l’an… 2137.
Reste une question : pourquoi ne pas avoir mis un espace de stockage encore plus étendu, pour repousser le problème aux calendes grecques ?
Deux réponses peuvent être avancées : d’abord, rien n’interdira de sortir un correctif similaire lorsque le souci pointera à l’horizon. Or, celui-ci arrivera dans plus d’un siècle. Rien ne presse. Ensuite, il est plus que probable que les flottes de satellites pour la géolocalisation seront renouvelées d’ici là. C’est typiquement le cas de la constellation du GPS, qui est régulièrement actualisée avec de nouveaux engins.
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