Un salon de discussion où chaque caractère tapé est facturé peut-il être fonctionnel ? C’est à cette question que cherche à répondre le service Expensive Chat, un projet lancé par Marc Köhlbrugge, un entrepreneur néerlandais. L’idée ? Chaque caractère est facturé 1 centime de dollar (soit 0,8 centimes d’euros). À la fin de la journée, le montant correspondant à toutes les phrases que vous avez tapées est automatiquement débité.
Une expérience sociale
Le projet est tout récent : il a été lancé le jeudi 28 février. D’après Marc Köhlbrugge, « c’est une expérience sociale pour voir ce qui arrive à un salon de discussion lorsqu’il n’est pas gratuit, mais chaque message vous coûte de l’argent comptant ». Mais c’est aussi un bon moyen de récupérer de l’argent sans trop d’effort, en pariant sur la curiosité des internautes.
Car les sommes dépensées vont directement dans la poche du concepteur du projet. Pas de quoi devenir riche, pour l’instant du moins : le compteur affiche 144,5 dollars de dépense, montant auquel il faut retrancher la commission de Stripe. Cet outil de gestion des paiements en ligne présent sur des applications ou sur des sites de e-commerce est l’intermédiaire entre l’internaute et Expansive Chat.
Des échanges décousus
Si l’on regarde un peu la teneur des messages qui ont été envoyés sur Expansive Chat, force est de constater qu’il n’y a pas vraiment d’échanges construits sur un sujet en particulier. On voit beaucoup de messages promotionnels sur tel ou tel site web, mais aussi des messages absurdes ou à vocation humoristique. On y trouve par exemple un message où le même smiley est dupliqué des dizaines de fois.
De toute évidence, l’expérience sociale à laquelle on assiste est de voir des internautes débarquer quelques minutes, lâcher leur message décalé ou publicitaire, puis repartir. On peine à retrouver des habitués sur le long terme dans la conversation, à part Marc Köhlbrugge lui-même. On a juste croisé une certaine Melody, dont le pseudo était composé de l’URL de son site, et qui a publié quelques emojis.
Pub dans le pseudo. Habile.
On notera que les pseudonymes ne sont pas comptabilisés dans le calcul de la facture, ce qui incite certains participants à mettre plus d’informations dans ce champ-là que dans la zone de saisie du message. Ils préfèrent publier un symbole ou un emoji, ou bien une lettre, être facturés un centime de dollar, et ainsi gruger le système pour éviter de payer un montant plus élevé s’ils avaient publié l’URL à cet endroit.
Les messages les plus récents montrent que cette astuce n’a pas (encore) été bloquée par le développeur. Peut-être la neutralisera-t-il à un moment s’il veut pérenniser un tant soit peu son projet, même si l’on doute que celui-ci perdure vraiment une fois que se sera évaporé l’effet de la nouveauté. Mais peut-être que l’objectif de Marc Köhlbrugge, un entrepreneur néerlandais, est ailleurs : faire parler de lui.
C’est réussi.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !