L’application gouvernementale saoudienne Absher a été jugée par Google conforme aux règles de son magasin d’applications, a rapporté Business Insider samedi 2 mars. Elle permet pourtant à des hommes de traquer des femmes, au détriment de leur liberté individuelle.
Des alertes SMS pour être au courant de certains déplacements
Absher est une application officielle, créée par le gouvernement d’Arabie Saoudite. Elle est disponible en arabe et en anglais, à destination des citoyens et résidents du pays, est-il écrit dans la description.
L’application est décrite comme un moyen de communiquer avec les services de l’État et d’assurer la sécurité et la protection de ses proches. En réalité, il s’agit ni plus ni moins que d’un moyen de contrôle des hommes sur les femmes. Absher permet aux premiers de traquer les femmes de leur entourage. Ils peuvent notamment choisir dans quels pays leur compagne peut se rendre ou recevoir une alerte par SMS lorsqu’elle utilise son passeport pour quitter l’Arabie Saoudite.
Une forme de violence faite aux femmes
Plusieurs personnalités politiques américaines se sont dites scandalisées de l’existence d’une telle application liberticide et abusive, qui constitue une forme de violence conjugale (que l’on appelle cyberviolence). Le 21 février, elles ont demandé à Apple et Google de retirer Absher de leurs magasins d’applications respectifs.
Les CEO des deux géants ont promis qu’ils allaient ouvrir une enquête sur l’application. Apple n’a pas encore donné de détails à ce sujet et aucune décision n’a été prise. Google de son côté, a conclu que l’appli n’entrait pas en contradiction avec ses conditions d’utilisation. En conséquence, elle est autorisée à rester sur Google Play, a-t-il été expliqué dans une lettre qu’a pu consulter Business Insider.
En réaction à cette décision, des dizaines d’internautes ont laissé des commentaires négatifs sur Google Play.
Google n’a de son côté pas réagi de manière officielle. Les personnalités politiques qui avaient demandé le retrait de l’application ont jugé les réponses apportées jusqu’à présent par Google et Apple « profondément insatisfaisantes ». Selon elles, les deux entreprises sont « complices de l’oppression des femmes en Arabie Saoudite ».
Elles ont rappelé que les règles du magasin d’applications Google Play interdisaient en théorie tout outil qui promeut des formes de violences basées sur des critères comme « l’identité de genre ».
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