La réponse logicielle aux défaillances des 737 MAX est arrivée. Sur son site web, Boeing a présenté le correctif qu’il entend proposer à l’ensemble des aéronefs de la gamme, afin d’éviter à l’avenir de nouvelles catastrophes aériennes. Celui-ci vise non seulement à mieux informer l’équipage de ce qui se passe, tout en lui laissant la priorité du contrôle de l’avion en pilotage manuel si jamais cela s’avère nécessaire.
La modification technique concerne le MCAS (Maneuvering Characteristics Augmentation System), un système automatique installé de série dans le Boeing 737 MAX. Il ajuste la maniabilité et le comportement de l’avion en vol, en réglant son incidence pour prévenir tout risque de décrochage. Le MCAS modifie la portance de l’aéronef et baissant ou élevant son nez, par l’orientation de l’angle de la gouverne de profondeur par rapport au flux d’air, au niveau de l’empennage.
Garder le contrôle de l’appareil
À la suite des deux accidents aériens, le premier en octobre 2018 en Indonésie et le second en mars 2019 au Kenya, des erreurs sérieuses sur le MCAS : les équipages n’étaient pas au courant de son existence et de son rôle, le processus de certification du MCAS n’a pas été réalisé dans les règles de l’art, des systèmes d’alerte n’étaient pas installés de série et des sondes donnaient des informations contradictoires.
Avec cette mise à jour, il est prévu de ne pas activer le MCAS si les indications données par les sondes sont en désaccord au-delà d’un certain seuil. Un signal s’activera aussi dans le cockpit pour prévenir les pilotes de ces mesures contradictoires. De plus, les pilotes auront désormais la possibilité de passer systématiquement au-dessus du MCAS pour contrôler l’avion, si le MCAS gêne une manœuvre.
Un patch à certifier
D’après Boeing, cette mise à jour logicielle du MCAS apporte « des couches de protection supplémentaires si les capteurs de l’angle d’attaque fournissent des données erronées ». Le constructeur aéronautique déclare que le programme « a été soumis à des centaines d’heures d’analyses, d’essais en laboratoire, de vérifications en simulateur et de deux vols d’essai, dont un essai de certification en vol avec des représentants de la Federal Aviation Administration (FAA) à bord à titre d’observateurs ».
Avec ces modifications, Boeing entend réaliser deux choses : d’abord, réduire la charge de travail de l’équipage lorsque le vol est anormal. Ensuite, empêcher que des données erronées ne provoquent l’activation du MCAS. Il reste désormais à certifier le logiciel, à la fois par l’agence fédérale américaine de l’aviation civile et par les autres autorités compétentes dans le monde.
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