Pour les observateurs des mondes numériques, la stratégie d’Evan Spiegel pour Snapchat est un mystère. Comment expliquer qu’une application pensée avant tout pour des adolescents ait été, depuis sa sortie, radicalement mieux sur iOS que sur Android ? Les iPhone n’étant pas réputés pour leur accessibilité tarifaire, les décisions de Snapchat ont pénalisé des millions d’utilisateurs qui auraient été, peut-être, celles et ceux qui auraient mérité un plus lourd investissement. Ce n’est qu’en avril 2019, 8 ans après sa sortie initiale, que Snapchat met en ligne une nouvelle application après avoir décidé de revoir sa stratégie Android.
Après avoir identifié de nombreux problèmes, notamment du côté de la fluidité de l’application, les équipes de Snapchat ont décidé de tout réécrire. Le challenge, peut-on lire, est de prendre en compte la totalité du marché Android — soit des centaines de milliers de modèles qui embarquent tous du matériel différent et des réglages logiciels associés qui ne sont pas les mêmes d’un constructeur à l’autre. Toute l’idée était de faire en sorte de ne rien toucher à l’application telle qu’elle est perçue par les lecteurs, mais tout changer dans les entrailles « pour la rendre plus rapide et plus fluide à l’usage ». Même si un chiffre n’a pas grand intérêt dans une expérience utilisateur, on peut évoquer « 20 % » de vitesse en plus sur les différents écrans.
Cette refonte est aussi l’occasion pour Snapchat de préparer le terrain pour ses nouvelles fonctionnalités tout juste annoncées. Demandant plus d’interactions et plus de ressources (pour des jeux vidéo par exemple), ces nouvelles envies avaient bien besoin d’une uniformisation de l’expérience. Le problème de base restant évidemment la compatibilité avec les smartphones Android les moins puissants.
Trop tard ?
Reste que malgré toute cette bonne volonté et la promesse que certaines fonctionnalités arriveront sur le système de Google avant de rejoindre celui d’Apple, les utilisateurs Android continuent de se plaindre. Si d’aucuns se demandent si ces choix n’arrivent pas trop tard dans le cycle de vie de l’application, d’autres continuent de pointer du doigt des incohérences : la version iOS est plus rapide sur de très anciens iPhone que sur de nouveaux smartphones Android d’entrée de gamme et Snapchat n’aurait pas encore résolu son problème de caméra.
Pour s’éviter une complexité, Snapchat prend en effet une capture d’écran de l’application au lieu de faire « une photo ». La photo réelle est réservée aux smartphones flagship dont le matériel est connu et maîtrisé — on peut noter les Pixel 3, par exemple. Enfin, d’autres retours accusent la nouvelle application de vider la batterie à vitesse grand V.
Pour un réseau social qui repose quasi exclusivement sur l’appareil photo et un usage intensif d’un smartphone, cela fait tache.
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