C’est presque à chaque fois la première réaction quand une personne lance Notre planète (Our Planet), nouvelle production documentaire sur Netflix, narrée par l’immense David Attenborough : est-ce que ce que l’on voit à l’écran est réel ? Est-ce qu’on trouve des plans en image de synthèse ? Est-ce bien la vraie nature et pas des conceptions d’artistes numériques ?
Des images de synthèse ?
Aussi stupéfiant que cela puisse sembler, Notre Planète est bien une production réelle. Ces magnifiques travellings sur des bancs de dauphins, ces zoom macro sur des insectes, ces explorations dans les abysses pour découvrir des créatures incroyables et littéralement jamais filmées… tout est réel. Pour les spectateurs du show de Netflix les plus curieux, un making of est disponible à la fin de la série, montrant à quel point l’équipe de tournage a utilisé un budget qui semble quasi-illimité pour s’équiper des objets dernier cri et montrer la nature dans une forme encore jamais vue.
600 personnes ont travaillé sur Our Planet, cumulant 3 500 jours de tournage. C’est cette débauche de moyen, financier, technologique et humain qui a rendu possible la beauté et la pertinence de ce documentaire — autant document scientifique qu’outil de communication pour la planète. Par exemple, comme le rappelle CNN, la fracture du glacier capturée a mobilisé une équipe de 6 personnes pendant trois semaines, qui a attendu que quelque-chose se passe. La patience a donc été leur seule astuce.
Pour Sir David Attenborough, comme le rappelle le magazine anglais Express, il s’agit de la meilleure manière, par Netflix, de toucher 150 millions de personnes d’un coup et de sensibiliser aux enjeux du réchauffement climatique, de la déforestation et de l’action de l’homme sur la nature. La légende du documentaire animalier a été connue et reconnue grâce aux productions, excellentes, de la BBC ou de Skynews, qui touchent en première diffusion un public anglais bien plus limité.
La WWF, qui est à l’initiative du projet, a également conçu un site pour accompagner cette œuvre de sensibilisation et montrer comment œuvrer pour sauver ce que l’on voit sur ces images. En un sens, la question des images des synthèses dit bien notre époque : nous ne croyons déjà plus à la réalité de la nature quand on nous la montre, tant elle semble courir à sa perte. Espérons qu’un hypothétique Notre Planète 2 ne soit pas qu’une carte postale générée par un ordinateur.
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