A force de toujours grimper, on finit toujours par redescendre. Depuis 1992, la Sacem n’avait jamais connu de baisse de ses perceptions. Mais en 2006, la société des auteurs compositeurs et éditeurs de musique n’aura perçu « que » 755,9 millions d’euros, a fait savoir la société de gestion lors de son assemblée générale. C’est -0,2 % par rapport à 2005. Internet et les nouvelles technologies représentent encore uniquement 3,7 % du total des perceptions.
Dans le même temps, les frais de gestion (c’est-à-dire la part de perception qui n’est pas reversée aux artistes mais utilisée pour le fonctionnement interne de la Sacem) ont augmenté, en passant l’année dernière à 15,48% contre 14,97%. Pour justifier cette hausse des frais déjà très critiqués par Bercy et Bruxelles, la Sacem note que ce sont les secteurs où les frais de gestion sont traditionnellement les plus bas qui ont le plus baissé dans les perceptions, et inversement. Augmentant ainsi mécaniquement la part des perceptions les plus coûteuses dans la perception globale.
A qui vont ces sommes ? 60.000 sociétaires de la Sacem ne toucheront pas un centime, rappelle Christophe Alix dans le magazine Ecrans, qui note que seulement 3.000 sociétaires touchent plus de 10 000 euros par an de la Sacem. Pour cette grosse machine qui ne rémunère que peu de monde, la Sacem emploie tout de même 1500 personnes, dont 700 sont sur le terrain pour percevoir les chèques et effectuer les contrôles. On comprend dès lors qu’il n’est pas facile pour la Sacem de faire un réel effort d’abaissement de ses frais de gestion. L’institution est placée devant un conflit d’intérêts permanent très délicat à arbitrer. Comment assurer aux auteurs sociétaires le maximum de part de rémunération tout en assurant à ses propres salariés le maintien de leurs emplois qui sont directement financés par les frais de gestion ?
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