Que les hackers se chauffent, un nouveau challenge arrive. Alors qu’ils ont déjà craqué avec succès les HD DVD et Blu-Ray, ces derniers bénéficieront bientôt d’une nouvelle protection apportée par la technologie BD+. Les spécifications viennent d’être officialisées pour ouvrir la porte aux studios et fabricants de lecteurs.

BD+ shéma de protection

On le sait depuis longtemps, le Blu-Ray est réputé offrir une meilleure protection contre le piratage que le HD DVD. C’est d’ailleurs pour cette raison que Microsoft a choisi de soutenir le HD DVD contre le Blu-Ray (si si, vous avez bien lu). Mais jusqu’à présent, ça n’était encore que de la théorie. Les deux formats haute-définition utilisaient encore les mêmes shémas de protection, qui ont été cassés en même temps par les hackers. Mais la couche supplémentaire prévue pour le Blu-Ray arrive.

BD+ Technologies LLC, une entreprise entièrement dédiée à la protection du média haute-définition, a ainsi annoncé la finalisation des spécificiations du BD+, le système de protection complémentaire du Blu-Ray. Elle a des documents parmi lesquels se trouvent les documentations techniques de la protection, les règles d’obtention des licences et les différents contrats et engagements des exploitants. Le centre qui délivre les clés BD+ a été ouvert dans le même temps, ainsi qu’un centre de test pour vérifier la compatibilité des lecteurs Blu-Ray. Car même si les lecteurs Blu-Ray déjà vendus dans le commerce sont censés être déjà compatibles, BD+ Technologies semble tellement peu sûre d’elle qu’elle a jugé utile d’ouvrir une structure de test pour les fabricants.

En pratique, qu’est-ce que le BD+ ?

Le principe de la protection BD+ est assez simple. Dès lors qu’un disque Blu-Ray avec BD+ est inséré dans le lecteur, celui-ci lance en mémoire une machine virtuelle qui comporte un interprèteur de code de 100 lignes de codes, capable de comprendre et d’exécuter jusquà 60 instructions différentes. Cette machine virtuelle va alors charger le code présent sur le disque Blu-Ray et l’interpréter. Ce code aura trois applications principales :

  1. Transformer les données audio/vidéo à la volée. Les données brutes contenues sur le Blu-Ray sont altérées pour rendre sa lecture impossible, et le code présent sur le disque doit communiquer à la machine virtuelle les intructions pour décoder les données en temps réel. Le code peut également servir à ajouter à la volée une empreinte (watermark) sur la vidéo qui est lue, pour laisser une trace identifiante au cas où la vidéo est copiée et distribuée illégalement.

  2. Effectuer un contrôle basique. Le BD+ est capable de détecter par exemple que le lecteur qui cherche à lire le film a eu son firmware altéré pour permettre la copie. Dans ces cas là, le système bloque la lecture pour ce lecteur particulier, sans que la clé de toute la gamme ait besoin d’être révoquée si la faille est découverte. Ainsi seuls les consommateurs qui ont craqué leur lecteur sont pénalisés.
  3. Effectuer des contrôles avancés. Le BD+ peut faire exécuter du code en natif à la machine qui lit le film, pour compléter au besoin les premières mesures basiques.

Pour craquer un Blu-Ray protégé avec BD+, il faut donc non seulement disposer des clés de cryptage, mais aussi être capable d’interpréter les instructions de décodage contenues sur le disque. Il faudra donc un gros travail d’ingénierie inversée pour y parvenir, ou l’exploitation d’une hypothétique faille de sécurité sur l’un des lecteurs, ce qui n’est pas impossible. En attendant (car ça n’est qu’une question de temps, comme à chaque protection), les studios devraient rapidement se porter vers cette solution qui devient la plus sécurisée sur le marché. Elle devrait donner encore un avantage de plus au Blu-Ray, qui a remporté cette semaine une victoire considérable en devenant le format HD exclusif du géant des vidéoclubs américains Blockbuster.

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