Le lobby américain de l’industrie cinématographique met un terme au laisser-faire sur les sites de streaming qui se contentent de relayer les contenus des plate-formes vidéo web 2.0. La MPAA a ainsi attaqué Peekvid et YouTVpc en justice.

Regarder toute une saison de Lost, Heroes ou Desperate Housewives gratuitement et sans téléchargement, c’est ce que proposent un nombre croissant de sites sur Internet. Ils se contentent pour la plupart de référencer les vidéos déjà hébergées ailleurs, en particulier sur les sites comme DailyMotion ou Veoh qui contrairement à YouTube n’imposent pas de limite de taille aux vidéos qu’ils hébergent. Evidemment, ça nous pouvait pas plaire aux studios d’Hollywood très longtemps.

L’Association du cinéma américain, la MPAA, a donc annoncé cette semaine qu’elle poursuivait devant les tribunaux deux sites du genre, le populaire Peekvid et le beaucoup plus confidentiel YouTVpc (qui a déjà fermé ses portes). Dans son communiqué étonnamment court, la MPAA indique que « les sites comme YouTVpc et Peekvid contribuent et profitent largement des violations massives de droits d’auteur en identifiant, en postant, en organisant et en indexant des liens vers des contenus délictueux trouvés sur Internet que les consommateurs peuvent alors regarder à la demande en visitant ces sites« . Selon la toute puissante organisation hollywoodienne, « le seul objectif de ces sites est de disséminer du contenu qui a été reproduit et distribué illégalement« .

Peekvid : un problème ou une solution ?

De son côté, Peekvid se défend et remet la faute sur les sites tiers qui hébergent les vidéos. « Peekvid ne contient aucun contenu sur son site, mais c’est essentiellement un index des liens disponibles sur Internet« , assure le site dans une défense classique qui ne résiste jamais devant un tribunal. Le fait que le site soit domicilé à Panama montre d’ailleurs que ses fondateurs ne sont pas totalement sûrs de leur coup. En revanche, Peekvid assure qu’il s’est donné comme mission d’apporter « une solution à l’industrie qui fournisse un mécanisme pour rémunérer les artistes qui créent les œuvres que [les internautes] aiment regarder« . Il « veut faire partie de la solution à long terme« , assure Peekvid à ses détracteurs.

Reste que le calcul à long terme de la MPAA, justement, semble à courte vue. Si la vidéo sur Internet suit le chemin qu’elle semble emprunter depuis plusieurs mois, toutes les séries TV devraient tôt ou tard se retrouver diffusées librement et gratuitement sur les sites comme YouTube ou DailyMotion, qui y ajouteront de la publicité pour rémunérer les studios. Les sites comme Peekvid qui relayent chez eux les vidéos hébergées sur ces plate-formes ne feront alors que participer à la propagation des vidéos rémunératrices, en offrant dans le même temps un relai publicitaire. C’est sans doute dans cette optique que Peekvid s’est placé, mais la MPAA ne semble pas vouloir l’entendre de cette oreille…

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