C’est un mouvement à la Apple qui n’étonne personne : Tesla a décidé de créer sa propre puce pour alimenter la conduite autonome de ses véhicules. Somme toute, il s’agit d’un format attendu : un CPU et un GPU travaillent ensemble sur une carte embarquée dans le véhicule pour déchiffrer en temps réel les informations routières, le tout en redondance.
Une information qui n’a pas échappé à Nvidia. D’une part, parce que l’entreprise a misé une partie de son avenir sur ses technologies de pointe servant à l’automobile autonome — et ses modules sont parmi les meilleurs du marché. D’autre part, parce que Tesla n’a pas hésité à comparer sa solution avec celle de Nvidia, pour montrer à quel point elle était meilleure que celle du leader. Perdre un client de marque comme Tesla ne doit pas être la meilleure nouvelle pour Nvidia, mais le constructeur bien connu des gamers l’a fait savoir tout en nuance.
Un affrontement en puissance
Nvidia reconnaît en effet deux choses : que Tesla tire toute l’industrie automobile vers le haut et que la puissance de calcul nécessaire pour de l’autonomie complète est colossale. Il faut en effet qu’un système embarqué puisse recueillir des informations de caméras et les interpréter, mais aussi de corréler tout cela avec des informations obtenues par des radars ou des lidars. Le tout, par plusieurs ordinateurs en même temps au cas où l’un deux fait une erreur ou tombe en panne.
Cela dit, Nvidia estime que Tesla a joué avec les caractéristiques à son avantage. En présentant un système capable d’opérer 144 trillions d’opérations à la seconde et en le comparant au système Xavier de Nvidia capable d’opérer 30 trillions d’opérations à la seconde, le constructeur de GPU accuse le constructeur d’automobile d’avoir oublié que le dernier kit proposé pour les véhicules nommé AGX Pegasus reposait sur Xavier et un GPU, le tout doublé. Ce qui, cumulé, permet de réaliser 320 trillions d’opérations à la seconde — ou une redondance de 160 trillions d’opérations à la seconde.
Android vs iOS bis ?
Et cela, ce n’est que pour la puce actuelle, Nvidia étant déjà en train de concevoir la génération suivante.
Au-delà de cette démonstration censée rappeler les faits, le constructeur laisse échapper un petit tacle en fin de billet : oui, vous aurez le meilleur du matériel capable de faire tourner des systèmes autonomes chez Tesla et Nvidia. « Mais il n’y a qu’un des deux constructeurs qui propose une plateforme ouverte ». En d’autres termes, on saisit dans cette dernière phrase les germes d’un affrontement qui rappelle d’autres rivalités de la tech et notamment Android vs iOS… la plateforme ouverte proposée en marque blanche et la solution propriétaire maîtrisée et fermée, répondant parfaitement aux besoins d’un seul véhicule.
Le marché automobile a clairement de la place pour accueillir les deux voies. En tout cas, en annonçant ses nouveautés, Tesla a montré qu’il pouvait faire réagir le leader.
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