Les années passent et les recommandations en matière d’usage du logiciel libre au sein de l’État se succèdent. 2019 ne déroge pas à cette règle : la nouvelle édition du socle interministériel de logiciels libres (SILL) arrive, afin d’actualiser le précédent référentiel, qui a été publié en février 2018.
Il est à noter que l’édition 2019 du SILL, réalisée sous encore une fois sous l’égide de la DINSIC — Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication –, n’est pas encore totalement achevée : il s’agit d’une version de travail, qui doit encore être définitivement validée avant d’être officiellement communiquée aux administrations.
Des entrées, des sorties
Le SILL 2019 connaît plusieurs évolutions par rapport à l’édition précédente. Pour les développeurs par exemple, outre l’actualisation des versions d’une vingtaine de logiciels (Eclipse, Tomcat, SoapUI, Jailer, GitLab Community Edition…), la nouvelle mouture fait de Chromium — un navigateur web — un logiciel recommandé pour les développeurs. Il était précédemment classé dans la catégorie « en observation ».
Toujours pour la partie développement, on note aussi quatre logiciels arrivant en fin de recommandation : PENCIL (outil de maquettage IHM), Fitnesse (outil d’injection afin tester les couches basses), DBFit (idem) et PhpBB (forum). Il y a aussi trois entrées : l’assistant RGAA (référentiel général d’accessibilité pour les administrations), IS Designer (environnement de développement) et ARX Data Anonymisation Tool (outil d’anonymisation des données).
Côté production, le SILL 2019 actualise les versions de plusieurs programmes comme PostgreSQL, MariaDB, CockroachDB, ElasticSearch, Ubuntu, Debian ou encore WebAccess. Jitsi (outils de visoconférence) passe en version recommandée, tandis que Keycloak (authentification Identity and Access Management) et Kubernetes (conteneurs d’application) font leur entrée.
Quant à la bureautique, ce sont surtout des fonctionnalités de logiciels libres déjà validés qui passent en recommandation ou en observation. Sont concernés des programmes comme LibreOffice, Firefox, Discourse, Mastodon, Drupal, WordPress, Framadae, Limesurvey ou encore OpenStreetMap. Le détail des fonctionnalités est donné dans le référentiel.
Huit ans de SILL
La publication du SILL a débuté en 2012, grâce à la circulaire Ayrault prise la même année. Celle-ci établit les orientations pour l’usage des logiciels libres dans l’administration. Depuis, la DINSIC publique chaque année une liste renouvelée des programmes sur lesquels l’administration peut — et même devrait — s’appuyer. La loi pour une République numérique, votée en 2016, encourage d’ailleurs leur utilisation.
Si l’usage du logiciel libre est conseillé, il est toutefois demandé de ne pas fermer la porte aux solutions propriétaires qui peuvent être pourtant d’excellente facture. Ainsi, il est dit que « l’approche de L’État privilégie l’efficacité globale, en dehors de tout dogmatisme, pour lui permettre de choisir entre les différentes solutions, libres, éditeurs ou mixtes ».
L’emploi des logiciels libres est vu avec bienveillance par la Cour des comptes. Dans son rapport public annuel 2018, l’institution les décrit comme un « puissant facteur d’efficience et d’influence » et comme pouvant répondre à un « enjeu de sécurité et de souveraineté ». Le développement de la messagerie sécurisée Tchap, qui vise à se passer de Telegram et de WhatsApp, en constitue un bon exemple.
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