« Opérateurs de trottinettes électriques, regardez-moi bien dans les yeux ». C’est non sans assurance que Jérôme Coumet, maire socialiste du 13e arrondissement parisien, débute sa courte vidéo adressée aux Lime, Bird, Bolt, Voi et autres Jump qui se multiplient dans les rues de Paris. « Les trottinettes électriques mal garées sur les trottoirs, c’est terminé », poursuit-il, alors que l’on aperçoit derrière lui une rangée de trottinettes de l’opérateur Lime à l’arrière d’un camion. Direction ? La fourrière, comme l’élu le précise un peu plus loin dans la vidéo.
« Notre devoir est de protéger la liberté des piétons à circuler tranquillement sur les trottoirs », complète-t-il dans un second tweet. Cette communication autour d’une action d’enlèvement est l’une des premières à Paris. Jusqu’ici, la Mairie de Paris et les mairies d’arrondissement ont joué la carte de la patience et des projets. D’autres ont été plus radicales.
L’action avant la loi
Pour autant, code de la route ou pas, leur stationnement posera problème et c’est aux villes de proposer des solutions ou des aménagements. Alors que les trottinettes se comptent déjà par milliers dans la capitale et que le chiffre de 40 000 modèles pourrait être atteint rapidement, la question de leur place dans le paysage urbain se pose. Aujourd’hui, c’est par des propositions de décrets que les mairies entendent gérer la question du free floating. À Paris, l’entente cordiale est préconisée : aux utilisateurs de ne pas garer les trottinettes dans des endroits où elles bloquent le passage, en attendant des espaces dédiés à ces engins.
Mais quiconque s’est déplacé à Paris en 2019 ne peut que constater le décalage entre la réalité et ces belles promesses : les trottinettes sont partout, entassées, renversées, déposées n’importe comment sur des trottoirs étroits. Au-delà de la catastrophe écologique que représente ce moyen de transport trop vite périssable, on se rend compte rapidement de sa capacité à gêner le passage. Sans parler de la pollution sonore émise par les alarmes qui se déclenchent dès qu’un piéton les frôle.
Monsieur Coumet prend donc les devants et affirme que des tournées régulières seront opérées par les agents municipaux pour enlever les trottinettes « mal garées ». Reste à connaître la définition de « mal garé » pour la police, dans la mesure où, aujourd’hui, rien n’est gravé dans la roche pour encadrer l’avenir de ces engins.
Contacté par Numerama pour des précisions à 17h22, le service de presse de la mairie du 13e était déjà parti en week-end.
https://twitter.com/Numerama/status/1129329568484155392
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