Huawei peut souffler… un peu. Le cataclysme qui s’abat sur le géant chinois depuis le 19 mai pourrait mettre toute son activité grand public en danger, dans la mesure où Google a été contraint par le gouvernement américain de mettre en pause la licence Android louée à Huawei. Très ferme dimanche soir, le Département du Commerce a laissé le lundi 20 mai un peu de répit à la firme : une « licence générale » lui permettra de continuer ses activités jusqu’au 19 août, soit pendant trois mois.
Cette licence a été accordée à Huawei, non pas comme une éclaircie dans le dossier, mais afin de lui permettre de se retourner et de trouver des solutions avec ses partenaires, qu’ils s’agissent de clients particuliers ou d’entreprises. Les deux business du géant chinois sont de toute façon au cœur de la discorde.
Que signifie ce délai ?
- Pour les clients particuliers : Les USA accordent donc à Huawei le droit de mettre à jour les terminaux Android de ses clients pendant 90 jours. Dans les faits, c’est plus une autorisation à Google de continuer à fournir à Huawei les mises à jour de sécurité ou les mises à jour du système d’exploitation Android pendant cette période. Car c’est tout l’enjeu du problème et ce qui fait qu’il n’est pas uniquement centré aux USA : ce n’est pas une interdiction de Huawei sur le sol américain (qui est déjà en place pour les smartphones), mais une interdiction à Google de faire des affaires avec Huawei. On peut donc s’attendre à ce que Huawei continue à maintenir sa version d’Android possédant le Google Play Store pendant trois mois.
- Pour les entreprises : C’est peut-être l’un des points clefs du dossier pour les juristes de Huawei qui pourront jouer sur le terrain de la concurrence. La presse américaine commence à découvrir que les opérateurs locaux et régionaux, de petite ou moyenne structures, dépendent de Huawei pour rester concurrentiels face aux mastodontes des télécoms (Sprint, AT&T, Verizon…). Sans l’équipementier chinois, ils pourraient courir à leur perte. Ces trois mois sont censés leur donner un délai suffisant pour se retourner et trouver des solutions. Un laps de temps bien court quand on sait la difficulté de déployer ou de maintenir un réseau mobile.
Et après les trois mois ? D’après Reuters, la période de trois mois est aussi un laps de temps que le Département du Commerce se réserve pour réfléchir à la situation et à ses enjeux. C’est aussi une manière pour les États-Unis de ne pas aller au-devant d’ennuis techniques : « Ce n’est pas une capitulation. C’est garder sa maison en ordre », peut-on lire. Au terme de ces trois mois, il restera à voir ce que l’administration Trump aura décidé. Entre temps, il est tout à fait possible que la situation ait changé du tout au tout. Vers l’escalade des ripostes ou vers l’accalmie.
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