En 2019, Samsung fait toujours confiance à la technologie QLED, qui conserve une base LCD pour s’opposer à l’OLED promu par LG et soutenu par les principaux acteurs du marché (de Sony à Panasonic, en passant par Philips). Cette année, le constructeur coréen multiplie les références pour s’adresser à un maximum de bourses. Nous avons pu mettre à l’épreuve le Q90R — spécimen le plus haut de gamme en 4K — en version 65 pouces. Et nous pouvons confirmer nos premières impressions datant de début mars : oui, le QLED a fait un sacré bond en avant.
En guise de principale évolution, la gamme 2019 des téléviseurs QLED de Samsung récupère le Quantum Processor, puce introduite dans le Q900R de 2018 (télé 8K) et qui s’appuie sur des algorithmes pour une mise à l’échelle plus performante (elle ne cesse d’apprendre à reconstruire des images dégradées). Pour le reste, on retrouve les qualités du QLED, à commencer par une luminosité dont rêvent les concurrents OLED.
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L’élégante sobriété
Trois diagonales proposées par Samsung
Le Q90R est disponible en trois tailles : 55, 65 et 75 pouces. Les prix vont de 2 999 à 5 399 euros.
Le Q90R est assurément un joli téléviseur, qui joue sur la sobriété pour matérialiser l’élégance. L’électronique déportée sur le boîtier One Connect, caractéristique essentiel du haut de gamme chez Samsung, permet au cadre d’être fin pour mieux se fondre dans un intérieur (c’est encore plus vrai si vous décidez de fixer le téléviseur au mur). Le pied, en deux parties, prend l’apparence d’un lourd bloc de métal. Non content de rassurer sur la stabilité de la télévision aux bords minimalistes, il est central et s’avère, dès lors, très pratique.
Le Q90R est assurément un joli téléviseur
Le téléviseur est livré avec une barre de son, que l’acquéreur sera libre de brancher ou non. Son design est pensé pour épouser la forme du pied du Q90R, ce qui ne pose aucun souci pour l’intégration sur un meuble (prévoyez quand même une largeur suffisante pour ne pas que la barre dépasse de chaque côté). Au passage, rien n’empêche d’utiliser cet accessoire audio dans une autre pièce, pour un autre téléviseur.
On aime aussi beaucoup la télécommande fournie puisque c’est celle qui était déjà livrée avec le Q900R — la bien nommée One Remote Control. Fine, robuste et jolie, elle regroupe l’essentiel des fonctionnalités dans un format compact et pratique. On y trouve même des touches qui servent de raccourcis vers les applications Amazon Prime Video et Netflix. Avec cette télécommande, il ne faut pas se fier aux apparences.
Le QLED s’améliore
C’est quoi le QLED ?
Les écrans « à points quantiques » reposent sur l’insertion d’une couche de nanocristaux liquides entre l’écran LCD et le système de rétroéclairage LED. Nous leur avons consacré un article complet.
Les téléviseurs Samsung ont cette réputation de forcer parfois un peu trop sur la dynamique, ce qui donne une image flatteuse mais pas nécessairement agréable sur la longueur. Sur le Q90R, on est étonné par la manière avec laquelle le rendu s’affiche, tout en retenue — même en sortie de carton. Alors que nous étions habitués à tempérer les velléités du téléviseur, on se surprend à procéder à moins de retouches (surtout au niveau des couleurs). Une fois le mode Cinéma sélectionné, le Q90R contentera la majorité des propriétaires. Bien sûr, les plus exigeants auront tout le loisir de calibrer finement la dalle pour obtenir une image en adéquation avec leur préférence.
Dans tous les cas, le produit affiche de sérieux arguments sur la balance, à commencer par des couleurs chatoyantes qui captent le regard (n’hésitez pas à choisir la température qui vous sied le mieux) et des scènes sombres beaucoup plus détaillées. Elles sont appuyées par des noirs d’une profondeur étonnante, autorisée par un rétroéclairage Full LED à 480 zones. Sans atteindre celle des téléviseurs OLED, dont c’est le principal atout, ils font montre d’une sacrée progression.
En témoignent les bandes horizontales qui accompagnent certains films : elles sont vraiment noires. Samsung a également travaillé sur les angles de vision pour éviter au maximum les dérives colométriques quand on s’éloigne de l’axe (exemple : les noirs qui deviennent violets). Sur ce point qui touche surtout les dalles VA (le Q90R en est une, évidemment), on ressent très vite les efforts consentis et l’amélioration est nette, pour ne pas dire bienvenue. Comprendre : on peut enfin inviter plein d’amis à la maison pour regarder le dernier épisode de Game of Thrones sans avoir honte.
Pour sa part, le Quantum Processor assure le job, peut-être même à outrance dans certains cas les plus complexes (des doubles contours trahissent son zèle). Si l’upscaling fait des miracles, avec un modelé d’excellente tenue, de la texture en veux-tu en voilà et de beaux aplats, il y a toujours cette impression d’être en face d’un rendu artificiel. C’est toutefois moins visible que sur le téléviseur 8K (obligé d’en faire plus pour compenser l’immense écart de définition). Dans tous les cas, le Quantum Processor est amené à représenter l’avenir des produits AV de Samsung. On retrouve aussi un Mode Intelligent qui s’attache à adapter la luminosité — et le son — aux conditions de visionnage.
Des noirs d’une profondeur étonnante
LCD oblige, le Q90R bénéficie d’une puissance lumineuse difficile à prendre en défaut. Capable d’assurer des pic lumineux pouvant monter à plus de 1 000 nits, le téléviseur est un excellent allié pour les contenus HDR (pas de Dolby Vision hélas) et les séances dans les pièces éclairées. Tout juste affiche-t-il ses limites au moment d’afficher un peu de blooming dans certains cas compliqués (exemple : les sous-titres blancs éclatants sur des bandes très noires). La majeure partie du temps, vous n’y prêterez pas trop attention et resterez plutôt bouche bée devant le spectacle visuel proposé — avec la bonne source, s’entend.
Amatrice ou amateur de jeux vidéo ? Vous ne trouverez pas meilleure télévision que le Q90R. Non seulement l’input lag est parmi les plus bas du marché (15 ms selon les mesures de Rtings) mais, en prime, il se pare de l’un des modes Jeu les mieux dotés. Outre la compatibilité avec la technologie FreeSync (technologie qui vise à synchroniser au mieux le nombre d’images envoyées et la fréquence d’affichage pour éviter les déchirures d’écran), le Q90R dispose d’un sous-mode qui vise à améliorer la lisibilité dans les scènes sombres. Oui, c’est un peu de la triche.
La télé intelligente
Le Q90R est livré avec la barre de HW-Q70R 3.1.2 compatible Dolby Atmos, signée harman/kardon. Associée à un caisson de basse, elle se distingue par son amplitude supérieure à des simples hauts-parleurs, une clarté appréciable dans les dialogues et une belle réserve de puissance pour animer un petit salon. Pas de quoi remplacer un vrai kit home cinéma, surtout si on veut entendre du vrai Atmos.
Pour l’écosystème, Samsung continue de faire confiance à SmartThings. Et on ne voit pas pourquoi il en serait autrement. Cette interface maison est la seule qui est capable de rivaliser avec Android TV en matière d’applications disponibles sur le store. C’est simple : il y a tout ce qu’il faut pour regarder des séries, des films ou des programmes télé. Le tout avec un habillage d’excellente facture, reposant sur une ergonomie idéale et bien pensée (mention spéciale aux raccourcis pour les modes image et son). Sans oublier la possibilité de fondre son téléviseur dans son salon grâce au mode Ambiant (la télévision devient alors un élément de décoration à part entière).
En 2019, Samsung voit SmartThings comme un agrégateur. En somme, il prône l’ouverture et ne dira non à personne. On notera par exemple les ajouts de Google Assistant et Alexa, en plus de l’assistant vocal Bixby. Il est néanmoins nécessaire de posséder une enceinte connectée pour pouvoir communiquer avec l’une des deux solutions tierces. Une limite qui, en plus de forcer l’achat d’un appareil supplémentaire, ralentit les réponses des intelligences artificielles.
Samsung ouvre par ailleurs la porte à Apple, avec l’intégration du protocole AirPlay 2 (pour streamer du contenu depuis un appareil iOS) et du catalogue iTunes. Ces ajouts remplissent un peu plus la longue liste d’applications disponibles sans passer par une box externe (MyCanal en mode décodeur, RMC Sport, OCS, Netflix…). Il y a tout ce qu’il faut pour profiter de son téléviseur et c’est une évolution nécessaire pour un constructeur qui a décidé d’arrêter les lecteurs de disques physiques.
Le verdict
Samsung QE65Q90R
Voir la ficheOn a aimé
- Un design sobre et élégant
- Des évolutions palpables (profondeur des noirs, angle de vision)
- SmartThings, un modèle d'ouverture
On a moins aimé
- Encore un peu de blooming
- Pas de Dolby Vision
- Le Quantum Processor peut faire du zèle
Si l’on a tendance à privilégier l’OLED au QLED, force est de reconnaître que le Q90R avance de sérieux atouts pour nous faire mentir. Samsung a compris sur quels points il devait travailler — angles de vision, tenue des scènes sombres — pour faire presque jeu égal avec le cheval de bataille de son concurrent LG.
En gommant les faiblesse de son prédécesseur, le Q90R n’a pas oublié les forces de la technologie QLED, en l’occurence son aisance avec les jeux vidéo, sa puissance lumineuse et sa capacité à proposer un rendu très flatteur. Il faudra juste que Samsung tempère un peu son Quantum Processor, amené à évoluer de jour en jour.
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