En 2019, Razer n’entend malheureusement pas devenir autre chose qu’une marque pour les gamers, par les gamers. Et sa gamme d’ordinateurs portables concentre assurément les meilleurs arguments pour faire craquer joueuses et joueurs. Prenons par exemple le cas du Blade, le PC 15,6 pouces qui peut s’équiper, cette année, d’un écran OLED signé Samsung. Nous avons pu l’approcher à l’occasion d’un événement organisé à Londres par la marque. Et on maudit déjà l’entreprise de ne pas avoir d’informations à partager sur un lancement en France.
Quand nous sommes entrés dans salle où étaient exposés les nouveaux Blade, on a tout de suite repéré celui qui se distinguait par sa dalle OLED. À ses côtés, un simple LCD pourtant 240 Hz (ça ne se voit pas sur une image fixe) fait pâle figure et quelques secondes suffisent pour que les qualités de la meilleure technologie d’affichage du moment sautent aux yeux. Des couleurs d’excellente tenue, des noirs d’une profondeur sans équivalent et des contrastes d’orfèvre : après avoir vu un écran OLED en action, on a du mal à revenir en arrière.
60 fps seulement
Mais, il y a un mais. Outre la disponibilité non confirmée en France, la version OLED du Razer Blade vient avec des sacrifices : pas de rafraîchissement à 144 Hz ou 240 Hz. Il faudra se contenter d’un taux de rafraîchissement de 60 Hz, ce qui se traduira, en jeu, par un framerate retransmis à l’écran qui ne dépasse par les 60 fps. Autre point : la dalle (AM)OLED conçue par Samsung n’est disponible qu’en 4K, ce qui demande une grosse carte graphique. Cela tombe bien, le Razer Blade OLED n’est livré qu’avec une RTX 2080 Max-Q, soit la Rolls-Royce des cartes graphiques portables actuelles (et normalement capable d’assurer du 4K à 60 fps avec la plupart des paramètres au maximum).
Vivement qu’il devienne un standard
En somme, choisir l’OLED revient à privilégier la qualité — et quelle qualité — d’affichage (pas seulement la définition) à la fluidité. Les gamers qui ne jurent que par les fps n’y trouveront donc pas leur compte. En tout cas, le FPS DOOM était magnifique sur le Blade OLED et on aurait voulu voir ce que peut donner le ray tracing sur un tel écran (avec Battlefield V, par exemple).
En revanche, OLED oblige, la puissance lumineuse limitée — HDR 400 nits ici, sachant que certains téléviseurs grimpent plus haut — fait vite des siennes. Concrètement, si on baisse trop le curseur, on ne voit plus grand-chose (surtout dans une pièce éclairée). Autre défaut qui vient mécaniquement avec une configuration si musclée : on pense que le Razer Blade n’offrira pas une autonomie appréciable. Sur ce point, le constructeur indique qu’il n’a réalisé aucun benchmark.
On traduit : il doit en exister, mais les résultats ne sont pas suffisamment bons pour être partagés lors d’un press tour. Bref, n’espérez pas tenir des heures et des heures avec le PC sans le brancher. Dernier élément qui fâche : comme l’écran est tactile, il n’y a pas de traitement antireflet. On ne sait pas pourquoi Razer s’évertue à intégrer du tactile sur un si bel écran (personne n’aime les traces de doigt… ni toucher Windows 10).
Du côté du design, bien malin celui qui saura faire la différence avec une version classique. On retrouve ce bloc noir pas très élégant et, bien sûr, équipé de la technologie Chroma sur le clavier pour qui souhaite profiter d’un festival de couleurs sur son bureau. L’écran affiche des bords affinés sur les côtés, un menton et une partie supérieure épaisse tout ce qu’il faut pour accueillir une caméra (pour Windows Hello, entre autres).
Le Razer Blade OLED n’est proposé que dans une seule configuration musclée — processeur Intel i7-9750H à six cœurs, GeForce RTX 2080 Max-Q, 16 Go de RAM et disque SSD de 512 Go — au prix de 3 600 euros. La facture apparaît salée, mais on parle ici d’une machine de guerre capable de faire tourner des jeux en 4K sans sourciller. Et ce n’est finalement que 400 euros de plus qu’un modèle Full HD 240 Hz (avec les mêmes composants).
On attend maintenant que Razer se décide à le commercialiser ailleurs qu’aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne — ses principaux marchés. Peut-être pour la future génération, soit en 2020. À l’heure où nous écrivons ces lignes, l’OLED représente encore un proof of concept sur le marché des PC portables gaming. Vivement qu’il devienne un standard — et que les tarifs baissent.
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