Décidément, Boeing joue de malchance. Le constructeur aéronautique vient d’émettre le 2 juin une alerte sur des pièces potentiellement défectueuses équipant certains de ses avions. Deux modèles sont concernés, tous deux dérivés du 737 : le 737 Next Generation (NG), avec 133 aéronefs potentiellement touchés, et le 737 MAX, avec 179 appareils à contrôler.
La pièce suspectée d’avoir un défaut de fabrication s’appelle la glissière de bec de bord d’attaque. Il s’agit d’un élément amovible positionné sur le tranchant avant des ailes d’un avion et sert à en modifier la portance. Le bec de bord d’attaque se déploie et se rétracte durant certaines séquences du vol, notamment au décollage et à l’atterrissage, de façon à améliorer l’écoulement de l’air sur l’aile.
Un lot suspect
Boeing insiste pour dire que ce ne sont pas toutes les glissières qui sont en cause : ses suspicions ne concernent qu’un lot précis fourni par un sous-traitant de l’avionneur. La société a identifié 21 avions 737 NG et 20 avions 737 MAX qui sont vraisemblablement équipés du composant possiblement non conforme. Cependant, l’entreprise a demandé à ses clients de vérifier d’autres appareils.
De son côté, l’administration américaine de l’aviation civile comptabilise 148 glissières qui « peuvent ne pas satisfaire à toutes les exigences réglementaires applicables en matière de résistance et de durabilité ». Plus clairement, « les pièces concernées peuvent être sujettes à des défaillances prématurées ou à des fissures résultant d’un procédé de fabrication inapproprié », ajoute l’autorité fédérale (FAA).
Quels risques ?
À l’heure actuelle, la flotte des avions 737 MAX est clouée au sol : les passagers ne courent donc aucun risque. Par contre, la carrière opérationnelle des 737 NG, elle, se poursuit. Dès lors, l’inspection des avions revêt un caractère d’urgence, car l’appréhension du public à voler dans des avions Boeing risque sinon d’atteindre des proportions alarmantes, surtout après le double crash en l’espace de quelques mois.
La FAA tempère toutefois le péril que le dysfonctionnement de ces éléments entraînerait. D’après l’autorité, une « défaillance complète » des glissières de bec de bord d’attaque « n’entraînerait pas la perte de l’avion ». Elle reconnaît néanmoins qu’il pourrait y avoir des dommages en vol. Leur nature n’est pas donnée, mais cela pourrait être des morceaux se décrochant et venant heurter la carlingue.
À l’heure actuelle, Boeing déclare n’avoir eu vent d’aucun incident en vol impliquant ces panneaux mobiles.
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