Contre les décisions des États-Unis, en coulisses, la Chine préparerait sa riposte.

Ne suivez pas les ordres de votre gouvernement et protestez contre sa décision : voilà, en substance, ce qui aurait été dit lors d’une réunion organisée par le gouvernement chinois, réunissant à la table les géants de la tech. Aurait, car cette entrevue a été retirée des agendas officiels. D’après les sources qui ont discuté avec le New York Times, il n’est pas encore question de déclarations publiques ou d’officialiser une posture du gouvernement chinois dans cette affaire. Aucune des entreprises présentes n’a souhaité commenter.

Le journal de référence américain note plusieurs grands noms : Microsoft et Dell du côté des Américains, Samsung pour les Coréens, ARM au Royaume-Uni. D’autres pourraient avoir siégé, même s’ils ne sont pas mentionnés — on pense à Google, l’un des protagonistes clefs de cette affaire, ou à Facebook qui a récemment annoncé suivre les ordres de l’administration Trump et arrêter ses tractations commerciales avec Huawei. Pour le gouvernement chinois en tout cas, le message était clair : les entreprises qui appliquent la directive américaine devront « subir les conséquences graves » de leurs actes, d’après le discours rapporté par le média américain.

L’escalade redoutée

Si cette position de la Chine se confirme par voie officielle, elle permet d’entrevoir l’un des pires scénarios possibles : l’escalade. Celui que craignent toutes les entreprises impliquées et Huawei en premier, bien conscient que ses intérêts financiers coïncideront avec un apaisement plus qu’à une guerre commerciale sans merci. C’est l’entreprise chinoise qui est au cour de la discorde : elle a été mise, mi mai 2019, sur une liste d’entités avec lesquelles aucune entreprise américaine n’a le droit de collaborer. La décision, sous prétexte de sécurité nationale, s’ancre clairement dans les négociations commerciales musclées avec la Chine, entreprises par Donald Trump.

En privant Huawei de partenaires américains, Trump prive le leader mondial des télécommunications d’Android, le système d’exploitation de ses smartphones et même de l’architecture de ses processeurs. À cette situation de crise, la Chine semble décidée de plus en plus à répondre par l’attaque : on évoque par exemple une liste d’entreprises maison, sur laquelle figurerait des noms privés d’échanges avec les entreprises chinoises. On imagine mal, par exemple, comment les géants de la tech pourraient se passer des usines chinoises en 2019.

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