Vous voulez donner votre sang mais vous ne savez pas où aller ? Il sera peut-être bientôt possible de poser cette question à Facebook. Le réseau social teste depuis mercredi 12 juin une fonctionnalité de mise en relation entre donneurs et receveurs aux États-Unis, a révélé The Verge. Elle pourrait être très utile aux organismes de prélèvement, mais elle soulève aussi des questions éthiques.
Des notifications en cas de pénurie
Le test a lieu pour le moment à Chicago, New York City, San Francisco, Baltimore et Washington DC. Il permet à chaque potentiel donneur de voir quelles cliniques auraient besoin de sang. Les cliniques peuvent également envoyer des notifications aux donneurs pré-inscrits en cas de pénurie ou d’urgence.
Il ne s’agit, a précisé Facebook, que d’indications génériques. Pour donner son sang, il faudra ensuite que la clinique valide le don — car tout le monde n’est pas éligible.
D’autres tests concernant le don de sang sont menés ailleurs dans le monde depuis 2017 ou 2018. C’est le cas en Inde, au Brésil, au Pakistan et au Bangladesh. Plus de 35 millions de personnes se seraient déjà inscrites en tant que donneuses sur Facebook dans ces pays, a indiqué l’entreprise à The Verge.
Des questions éthiques soulevées
Facebook n’est aujourd’hui plus une simple plateforme pour discuter entre amis. Elle tente de plus en plus de se diversifier, quitte à que les internautes s’y perdent un peu. Ces derniers mois, elle a lancé des dispositifs (décriés) permettant aux utilisateurs de faire des dons à des associations, d’autres qui servent à acheter des objets directement sur le site ou l’application ou à faire des rencontres amoureuses. Elle s’est également démarquée des autres réseaux sociaux avec un projet de cryptomonnaie ou ses systèmes d’alerte en cas d’attentat ou catastrophe naturelle, qui nous indiquent si nos amis sont en sécurité. La santé pourrait n’être qu’un pas de plus dans cette diversification qui ne semble plus avoir de limite… à moins que cette fois, Facebook soit allé trop loin.
Des questions éthiques ont été soulevées. Car si aux États-Unis seuls des organismes agréés de collecte du sang peuvent solliciter les donneurs, ce n’est pas le cas partout.
En Inde, des particuliers peuvent également demander des dons. Cela inquiète des professionnels de la santé, qui expliquaient en septembre 2018 à Business Insider que le risque d’encourager ainsi le trafic de sang était élevé. Ils avaient demandé à Facebook d’effectuer les changements nécessaires mais pour le moment, rien n’a changé en Inde.
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