YouTube fait l’objet d’une enquête du gouvernement américain à cause de la faible protection de ses jeunes utilisateurs mineurs. La plateforme devra régler le problème au plus vite.

YouTube va devoir agir, et vite. Une enquête du gouvernement fédéral américain est sur le point d’aboutir à son sujet. Elle concerne la protection des mineurs sur la plateforme et surtout celle de leurs données personnelles qui serait insuffisante, a révélé le Washington Post mercredi 19 juin.

YouTube aura-t-il une amende ?

Plusieurs associations de consommateurs et spécialistes de la vie privée avaient saisi le gouvernement de la question, d’après quatre personnes proches du dossier. Ils estimaient que YouTube ne protégeait pas suffisamment les très jeunes utilisateurs de son site.

Leurs données personnelles auraient été récoltées alors que ceci est proscrit aux États-Unis. La loi dite COPPA interdit depuis 1998 le fait de collecter les données d’internautes âgés de moins de 13 ans ou d’utiliser ces données à des fins de ciblage.

Les personnes proches du dossier ont fait savoir que YouTube risquait une amende. Le site de partage de vidéos aurait été invité à revoir certaines de ses pratiques commerciales. La FTC  (agence en charge de la régulation du commerce) n’a pas souhaité réagir officiellement.

Difficile de vérifier l’âge réel sans menacer la vie privée

D’autres plateformes comme Instagram, Facebook ou Twitter ont des soucis similaires. Elles ont beau se dire dédiées aux adultes, elles sont utilisées aussi par des mineurs. Pour y remédier, certains bannissent les jeunes internautes en se basant sur leur date de naissance. C’est ce que Twitter avait fait en juin 2018, mais cela avait soulevé de nombreuses questions. De nombreux comptes avaient été suspendus par erreur car beaucoup avaient renseigné une date au hasard. Par ailleurs, il est extrêmement simple de prétendre avoir plus de 13 ans.

En 2013 déjà, Facebook expliquait qu’il était impossible de vérifier l’âge exact des personnes sans menacer leur vie privée (en demandant une copie de leur pièce d’identité par exemple). Pour YouTube, cela pose aussi problème dans le sens où il existe de nombreux créateurs de contenus qui ont moins de 13 ans. Certains sont extrêmement populaires. Ryan ToysReview, 7 ans, compte ainsi plus de 19 millions d’abonnés sur sa chaîne : YouTube peut-il interdire le site aux jeunes internautes si même les vidéastes n’ont pas 10 ans ?

Le même problème s’était posé avec la question de la pédophilie sur YouTube : d’un côté, la plateforme se devait de protéger les jeunes. De l’autre, elle ne pouvait pas vraiment supprimer des vidéos vues des millions de fois, qui lui rapportent de la visibilité — et de l’argent.

Des règles durcies en Europe

Au mois de février, la FTC avait sévi à propos de l’application TikTok. Elle lui avait infligé la plus grosse amende jamais donnée jusqu’alors pour violation de la vie privée des enfants. Elle s’élevait à 5,7 millions de dollars, soit environ 5 millions d’euros.

En Europe, les lois ont été durcies depuis l’entrée en vigueur en mai 2018 du Règlement européen sur les données personnelles (RGPD). Si un enfant de moins de 13 à 16 ans (ces règles varient selon les pays et l’Assemblée nationale en France a tranché sur 15 ans) veut s’inscrire sur un réseau social ou un autre site, il doit nécessairement présenter une autorisation parentale. Les plateformes doivent mettre en place des méthodes pour vérifier que ce consentement s’applique bien.

Dans ses nouvelles conditions d’utilisation qui entreront en vigueur en Europe le 22 juin, YouTube précise que pour utiliser ses services, il faut avoir au moins 13 ou 15 ans et avoir obtenu le consentement des parents ou tuteurs légaux via Family Link, une application dédiée au contrôle parental qui existe déjà depuis plusieurs mois.

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