Partager une photo ou une vidéo dénudée d’une personne, sans son consentement, est un crime en Virginie… même s’il s’agit d’un montage. Le revenge porn y était déjà interdit depuis 2014. Par une loi entrée en vigueur le 1er juillet, l’État est maintenant le premier du sol américain à y inclure les deepfakes — que ce soit un petit montage sous Photoshop ou une transformation sophistiquée à l’aide d’un algorithme. Cette pratique peut mener jusqu’à 12 mois de prison et 2.500 dollars d’amende.
Cette nouvelle législation apparaît d’autant plus salvatrice qu’elle intervient peu de temps après la polémique autour de l’application DeepNude. Son concept faisait froid dans le dos : elle permettait de déshabiller une femme en utilisant un algorithme de deepfake.
Cette technologie peut truquer le corps, la voix, le visage et l’environnement sur des photos et des vidéos, au point de générer un contenu entièrement nouveau… Comme ce discours de Barack Obama qui n’a en réalité jamais existé. Le résultat est parfois si perfectionné qu’il est difficile d’identifier le caractère fictif des images (de quoi inquiéter face au phénomène croissant des fake news).
Le dangereux combo revenge porn / deepfake
Le cas de DeepNude n’est pas la première illustration des dérives malsaines de cette technologie. Des vidéos pornographiques ont déjà été modifiées pour y incruster des visages de célébrités.
Le problème est encore plus grave face au revenge porn. Ce procédé implique souvent un chantage, une vengeance ou la simple volonté de faire du mal. Des célébrités comme Mischa Barton, Jennifer Lawrence, Rihanna en ont été victimes. Avec les deepfakes, il n’est même plus nécessaire de récupérer de véritables images, puisqu’elles peuvent être fabriquées de toutes pièces à partir du visage de la victime visée. Un encadrement législatif des deux pratiques, comme en Virginie, pourrait donc être amené à se généraliser aux États-Unis et dans le monde pour contenir ces dérives.
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