YouTube a mis en oeuvre une politique qui interdit les vidéos sur le hacking. Problème : la plateforme a supprimé au passage des contenus qui n’avaient rien de problématique.

YouTube est souvent accusé de ne pas en faire assez du point de vue de la modération de ses contenus. Cette fois, la plateforme semble au contraire avoir pêché pour excès de zèle. Ses conditions d’utilisation interdisent depuis longtemps les vidéos sur le piratage et le hacking. Mais la plateforme a supprimé début juillet des vidéos à visée éducative et éthique, s’attirant les foudres d’internautes.

Des vidéos tolérées si le but est éducatif

Les règles d’utilisation de YouTube stipulent en effet que les « instructions pour pirater et hameçonner » sont interdites car il s’agirait de contenus « dangereux ou pernicieux ».

Le bouton "play" de YouTube. // Source : Numerama

Le bouton "play" de YouTube.

Source : Numerama

La catégorie renferme, est-il précisé, toutes les vidéos qui « montrent aux utilisateurs comment contourner les systèmes de sécurité informatique ou voler les identifiants et les données personnelles d’un utilisateur. »

Il est précisé plus bas que certains contenus peuvent être tolérés sur la plateforme comme les vidéos éducatives, les documentaires ou les projets artistiques, « si les images permettent d’illustrer le contenu. »

Des vidéastes se sont pourtant plaints du fait que leurs vidéos éducatives sur ce que l’on surnomme le « hacking éthique » aient été supprimées.

Des vidéos supprimées

Hacker Interchange, un groupe de hackers éthiques, possède une chaîne YouTube nommée Retia. Elle compte environ 2 500 abonnés et 43 000 vues. Son objectif est d’apprendre à pirater des systèmes informatiques, mais pas dans n’importe quelles conditions. Il s’agit par exemple de le faire à la demande d’une entreprise qui souhaiterait vérifier que ses données sont bien sécurisées. Elle publie également des astuces informatiques décalées et non-malveillantes.

Le groupe de cybersécurité a été ciblé par YouTube car il n’aurait pas respecté ses règles sur l’interdiction des vidéos apprenant à pirater. L’un de ses fondateurs, Kody Kinzie, l’a expliqué sur Twitter. « Nous avions fait une vidéo expliquant comment lancer des feux d’artifice grâce au Wi-Fi pour le 4 juillet [fête nationale américaine, nldr] et YouTube nous a donné un avertissement car on ne peut pas apprendre à hacker », a-t-il écrit.

La vidéo n’avait même pas pu être publiée en ligne et d’autres avaient été supprimées. L’avertissement peut lui s’avérer dangereux car au bout d’un certain nombre d’avertissements cumulés dans un laps de temps restreint, la chaîne peut être fermée.

YouTube assure qu’il n’y a rien de nouveau

Les fans de la chaîne mais aussi de nombreux spécialistes de la cybersécurité ont pris parole, s’offusquant de la décision de YouTube. La mobilisation a été telle que la plateforme est revenue en arrière quelques heures plus tard. « Grâce à des centaines de nerds mécontents, YouTube a remis en ligne nos vidéos », s’est réjouit Kody Kinzie, avant de remercier sa communauté.

Seule une vidéo reste toujours hors-ligne, a-t-il précisé plus tard. Quant à l’avertissement, il a été retiré.

YouTube a expliqué que les vidéos avaient été supprimées par erreur. « Avec l’important volume de vidéos publiées sur notre site, nous faisons parfois des erreurs », a fait savoir un porte-parole à The Verge. Les vidéastes qui s’estiment victimes d’une erreur peuvent alors faire appel de la décision de la plateforme pour demander à ce qu’elle soit annulée.

YouTube a également indiqué que ses politiques sur le hacking ou le piratage n’étaient pas nouvelles, contrairement à ce qu’ont affirmé certains.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !