Apple a bien compris qu’il fallait agir s’il souhaitait éviter une trop grande controverse. Le Guardian avait révélé en août que l’entreprise embauchait des centaines de contractuels pour écouter des conversations d’utilisateurs avec l’assistant vocal Siri. Engadget révèle ce mercredi 28 août qu’ils ont tous été renvoyés depuis.
Apple avait mis en place un système de notation des conversations avec Siri, son assistant vocal. Des employés écoutaient ces dialogues puis les évaluaient en fonction de la qualité des réponses. L’entreprise expliquait que l’objectif était d’améliorer ses services.
De nombreuses entreprises font ainsi écouter des enregistrements privés à des employés. Les enregistrements sont normalement bien anonymisés, afin qu’on ne puisse pas identifier qui a conversé avec l’assistant vocal. Durant l’été 2019, plusieurs grandes firmes ont été critiquées car elles n’avaient pas suffisamment informé leurs clients sur ces possibles écoutes. Ce fut le cas pour Apple donc, mais aussi pour Amazon et ses enceintes connectées, Google ou Facebook.
Toutes les entreprises mises en cause ont freiné leur programme d’écoute. Apple, lui, a choisir de le mettre en pause pour une durée pour le moment indéterminée. Selon Engadget, il a renvoyé plus de 300 contractuels basés à Cork, en Irlande après les révélations médiatiques. Ils n’auraient bénéficié que d’une semaine de préavis. Ceux qui avaient témoigné à Apple de leurs doutes concernant le respect de la vie privée des utilisateurs auraient également été remerciés.
Un anonymat relatif ?
Outre le manque de transparence du procédé vis-à-vis des clients, la pratique posait en effet des questions. Le Guardian avait indiqué que les employés d’Apple pouvaient avoir accès à des informations très sensibles comme des données médicales ou des preuves d’activités criminelles. Dans l’édition de cette semaine, le Canard Enchaîné raconte avoir retrouvé des petites mains d’Apple. Il s’agit d’un groupe de Français qui aurait écouté à Prague des enregistrements capturés avec Siri.
L’un d’entre eux raconte qu’il était embauché pour une durée de 6 mois, payé 10 dollars de l’heure. L’opération aurait été volontairement discrète : il évoque un nom de code et le fait qu’il ne fallait pas mentionner qu’ils travaillaient pour le compte d’Apple. Au-delà de l’anecdotique, il raconte qu’il aurait eu accès à des informations très sensibles car les utilisateurs déclenchaient souvent Siri par erreur. Il aurait entendu des conversations chez le médecin ou avec un avocat. Ces enregistrements étaient anonymisés, mais ils auraient réussi trouver l’identité de plusieurs interlocuteurs. Selon lui, ce serait plus simple que ce qu’Apple ne laisse entendre.
L’entreprise a promis que les utilisateurs pourraient bientôt choisir s’ils souhaitent ou non partager les enregistrements de leurs conversations. Cela devrait être possible dès la mise à jour suivante, prévue en octobre.
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